Les épidémies de choléra et de méningite, les catastrophes naturelles et l'insécurité demeurent des fléaux importants dans l'Afrique de l'Ouest, selon le dernier rapport du Bureau régional de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU. Les épidémies de choléra et de méningite ont causé plus de 2300 morts de janvier à juin 2007, alors que peu de financement a été enregistré à ce jour pour répondre à ces épidémies. En plus, les structures sanitaires en Guinée — par exemple — ont connu une sérieuse détérioration avec la crise politico-sociale de janvier/février 2007 qui a engendré de nombreuses pertes humaines et des centaines de blessés. La réponse à cette situation a considérablement réduit les ressources des structures médicales qui ont eu à faire face à une demande en soins médicaux et en interventions chirurgicales qui dépassaient leurs capacités. Les programmes de réponse des acteurs humanitaires pour la prévention, la préparation et la réponse aux urgences sanitaires n'ont reçu aucun financement. L'urgence est d'autant plus criante qu'avec l'approche de la saison des pluies dans la plupart des pays de la sous-région, l'heure est à la prévention des épidémies de choléra étroitement liées aux inondations. En 2006, les inondations avaient touché plus de 129 000 personnes au Niger, au Burkina Faso, en Guinée, au Sénégal et en Mauritanie. Une récente mission d'évaluation conduite dans la commune de Gorom Gorom (nord du Burkina Faso) révèle que les 6000 personnes sinistrées suite aux inondations d'août 2006, ainsi que les populations touchées, ont besoin d'une assistance humanitaire au moins jusqu'aux prochaines récoltes en septembre 2007. Ces populations ont des besoins en vivres, en semences ainsi qu'en eau et en assainissement. De même, au Niger, les victimes des inondations de l'année dernière de Bilma (au nord, près de la région d'Agadez) ont toujours besoin d'une assistance en vivres, couvertures et moustiquaires. Suite aux pluies diluviennes de début juin 2007, des inondations sont survenues dans des localités du bassin de Lafa à Accra, capitale du Ghana. Ces inondations auraient touché plus de 1600 ménages et causé six morts et 500 personnes déplacées. En Afrique de l'Ouest, les inondations surviennent généralement dans la période de mai à octobre. Selon le Centre de recherches sur les catastrophes (CRED), les inondations ont affecté, en Afrique de l'Ouest, en moyenne 300 000 personnes par an ces 25 dernières années (1982-2006). Les facteurs politiques aggravent ces situations d'urgence. Le rapport de l'organisation onusienne s'est également penché sur le contexte tendu de la sous-région, à savoir la crise qui est survenue en Guinée en janvier et en février 2007, la situation en Côte-d'Ivoire qui s'est nettement améliorée avec l'accord de paix de Ouagadougou, les questions de corruption et de drogue en Guinée Bissau, le réveil des mouvements rebelles au nord du Niger et au nord du Mali ainsi que les situations postélectorale au Nigeria et préélectorale en Sierra Léone. A rappeler que les cinq pays les plus pauvres du monde, selon le classement du PNUD basé sur les indices de développement humain, sont en Afrique de l'Ouest.