Khelifi Nafaâ (26 ans), originaire de la commune d'Ahnif (est de Bouira), souffrant de troubles mentaux périodiques et ayant déjà séjourné à l'hôpital psychiatrique de Oued Aïssi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, se trouve actuellement en prison après un bref démêlé avec le maire de sa commune. Le 31 mai dernier, il a demandé à voir le maire pour s'enquérir de ses cinq demandes d'emploi déposées au niveau de l'APC. Mais la conversation entre les deux hommes a pris une autre tournure. Selon des témoignages, le jeune Nafaâ, sous l'emprise de la colère, a endommagé l'ordinateur du maire et un portrait du président de la République qui était accroché au mur. Après un dépôt de plainte par le président de l'APC, quelques jours plus tard, Khelifi Nafaâ a été incarcéré. Trois mois après, il est toujours en prison à Bouira. Les chefs d'inculpation retenus contre lui sont «menace» contre le président de l'APC d'Ahnif, «atteinte à l'image du président de la République» et «destruction des biens publics». Depuis sa mise en détention, la mobilisation pour exiger sa libération n'a pas cessé. Une mobilisation initiée par le Collectif des jeunes d'Ahnif (CJA), l'Observatoire algérien des droits de l'homme et le Réseau de défense de la liberté et de la dignité (RDLD). La dernière action remonte au 22 août dernier, date à laquelle devait se tenir son procès. En l'absence de la partie plaignante, le procès a finalement été reporté au 5 septembre prochain. Selon un membre du CJA, une expertise médicale de l'état de santé de Khelifi Nafaâ aurait révélé que «le détenu ne souffre pas de maladie psychique». Les collectifs de soutien à Nafaâ annoncent une action pour le 5 septembre prochain, jour du procès.