Le mois de carême qui a fait plier les bagages de nombreuses familles ayant campé dans la wilaya, préférant jeûner chez elles, a également forcé les Bougiotes à se priver des plaisirs de la baignade un mois durant. A vrai dire, le Ramadhan n'a pas eu raison de tout le monde. Ventre plein ou vide, des baigneurs inconditionnels ont continué à planter leur parasol sur plusieurs plages de la wilaya, parfois en famille et pour au moins deux heures de détente, le temps de voir s'égrener les dernières minutes avant l'Iftar, pour ceux qui font carême. «Ils viennent s'installer généralement vers 16h», témoigne un maître-nageur sur la plage de Djoua. Et c'est à 16h que les maîtres nageurs quittent leur poste, conformément aux horaires aménagés par leur tutelle à l'occasion du mois sacré. L'activité estivale n'étant pas tout à fait réduite à néant par le jeûne, la Protection civile a maintenu son dispositif tel quel sur certaines plages et l'a allégé sur d'autres. Ce qui, malheureusement, n'a pas empêché que ce mois enregistre aussi son lot de victimes de la mer. Le corps sans vie d'un baigneur a été rejeté sur la plage d'Aït Mendil, sur la côte est de Béjaïa. La fin du Ramadhan a libéré ainsi des milliers d'estivants, qui ont pris d'assaut des plages où il est loisible de constater qu'elles ont gardé leurs déchets, accumulés depuis de longs jours. «On aurait pu profiter de ces départs massifs de baigneurs pour nettoyer les plages», suggère un estivant désolé. Le sable et l'eau ne sont pas propres, il n'empêche qu'il y a foule sur les plages. «Il y avait du monde le jour même de l'Aïd», indique notre maître-nageur. Le premier vendredi de l'après-Ramadhan 2012, ils étaient près de 82 000 personnes à s'être baignés sur la côte bougiote. Un peu plus nombreux le lendemain, samedi, avec quelque 86 500 baigneurs, selon les chiffres de la Protection civile. Cela dit, on est loin des grand rushes qui ont déjà porté le bilan total à plus de 6 millions d'estivants. Des quelque 533 000 baigneurs recensés au mois d'août en cours, à quatre jours de sa fin, on est passés à près de 3,3 millions de baigneurs depuis le début de la saison estivale avec une majorité de juilletistes (presque 2 millions d'estivants). Les RN9 et RN24 Les aoûtiens continuent de prendre les routes des plages, essentiellement la RN9 et la RN24, qui ont renoué avec leur encombrement habituel. Sur la côte ouest, comme sur la côte est, il y avait, le week-end dernier, toutes les immatriculations. Nos émigrés, qui n'ont pas avancé leur retour en France avec l'arrivée du Ramadhan, sont encore là, certains avec leur jet-ski. Deux enfants d'émigré, un garçon et une fille, tous deux âgés de 13 ans, ont d'ailleurs été blessés, le 24 août dernier, après qu'un jet-ski eut renversé accidentellement leur pédalo. On profite au maximum des derniers jours de vacances avant la rentrée sociale. Et on continue à venir nombreux aussi de l'intérieur du pays pour goûter au charme de la grande bleue. Depuis l'ouverture de la saison estivale, et même avant, de jeunes Sétifiens, M'silis, Bordjis viennent en groupes, joyeux et insouciants, s'installer sur les plages de Béjaïa. Ils grossissent les rangs des baigneurs que l'on compte chaque année par millions. Malheureusement, jusqu'au début de cette semaine, le tragique bilan des noyés sur les côtes de la wilaya de Béjaïa est lourd ; on dénombre sept victimes dont deux ont été rejetées par la mer. Excepté un trentenaire originaire de la wilaya de Béjaïa, de la commune d'El Kseur, toutes les autres victimes repêchées par les éléments de la Protection civile, sont, comme chaque année, originaires de l'intérieur du pays : un père de 71 ans et son fils de 37 ans de Ghardaïa, un jeune de 24 ans de Batna et une victime de 46 ans originaire de Sétif.