Les averses de ces dernières 48 heures ont causé des inondations, plus ou moins importantes à l'est du pays. Au chef-lieu de wilaya de Skikda, la cité Merj Eddib, dans la zone basse de la ville a, comme d'habitude, été touchée. Plusieurs îlots de la cité ont été carrément isolés, obligeant les riverains à intervenir par leurs propres moyens, pour désengorger les avaloirs afin d'éviter le pire. A El Harrouch, neuf familles de l'agglomération Bir Stal, en raison des dégâts occasionnés à leurs gourbis, ont occupé un établissement scolaire en cours de construction pour y être à l'abri. A Leghdir, au sud-est de Skikda, une partie des habitants du bidonville ont coupé la RN3AB passant par leur localité, exigeant à ce que les pouvoirs publics leur trouvent une solution, car ne pouvant pas retourner habiter dans leurs baraques. A Bordj Bou Arréridj, des pluies d'une rare violence se sont abattues, dans la nuit de jeudi à vendredi, entraînant des inondations dans plusieurs quartiers. L'on a enregistré 99 interventions des éléments de la Protection civile au cours de cette nuit. En certains endroits, les caniveaux, bouchés ou pleins à ras bord, renvoyaient les eaux torrentielles sur la route avec violence. Dans les quartiers Lagraphe, El Batoir, Village Sud, sur la RN45 à l'entrée est de la ville (Boumergued), de nombreuses familles ont perdu leurs biens et dormi les pieds dans l'eau, au regard de la montée des eaux, qui a atteint les 20 cm, voire 30 cm en certains endroits. Il est indéniable que les projets d'aménagement des 5 bassins versants de la ville de Bordj Bou Arréridj doivent rapidement être mis à exécution. Car il est à constater que même les coins où l'on se sentait à l'abri des inondations ont tôt fait d'être envahis. Les habitations anarchiques qui poussent à tout bout de champ et à un rythme effréné sont à condamner, tout comme la mairie qui ne remplit pas convenablement sa tâche. Les avaloirs et les conduites des eaux de pluie et usées n'ont pas été, pour certains, curés depuis belle lurette. Des cités inondées Dans la wilaya de Jijel, c'est la ville d'El Milia qui a subi, en quelques minutes, les incidences inhérentes au manque d'entretien des avaloirs et des réseaux d'évacuation des eaux pluviales, à la faveur des averses orageuses hier sur la région. Une coulée de boue a très vite charrié sur le centre-ville et sa proche périphérie cailloux et bouteilles en plastique. Les trombes d'eau traînant toutes sortes de déchets entassés à chaque coin de rue ont obstrué les avaloirs. La circulation automobile a été coupée en certains endroits, notamment à la cité Tennis, où une énorme confusion régnait sur la route. Des torrents de gravats, charriés depuis la cité Zaher, ont fini leur course sur la place des Martyrs et les rues adjacentes. Une partie de la route, à proximité de l'école Merimeche Zohra, déjà impraticable depuis bien longtemps, a subi encore des dégâts importants, rendant la circulation difficile. L'absence de toute intervention de la part des services concernés a poussé les citoyens à sortir pelles et pioches pour dégager les routes et désobstruer les réseaux d'évacuation. Le même spectacle a été observé dans l'ensemble des quartiers périphériques, livrés, au même titre que le centre-ville, à un état de déliquescence et d'abandon. Il en est tout autant dans la wilaya d'El Tarf, où les pluies d'hier ont causé des inondations aussi bien au niveau de la chaussée que dans quelques habitations. Les trombes d'eau étaient tellement fortes qu'il était impossible d'emprunter la RN84, surtout entre Ben M'hidi et Dréan. L'on a enregistré, apprend-on, des dégâts, plus ou moins importants, dans des habitations de plusieurs agglomérations. Cela dit, si ces premières pluies ont été accueillies avec soulagement par les citoyens après la vague de chaleur et les incendies de cet été, il n'en demeure pas moins que ces averses sonnent tel un avertissement face au laisser-aller qui persiste à être érigé en mode de gestion.