50% seulement des diabétiques sont diagnostiqués dans le monde. La moitié uniquement ont accès aux soins. Ce qui provoque d'énormes complications pour atteindre les organes vitaux de l'organisme. Copenhague. De notre envoyée spéciale Le diabète avance à grands pas dans le monde. Si son élan semble se stabiliser en Europe et en Amérique du Nord, les regards s'orientent aujourd'hui vers l'Asie du Sud-Est, l'Afrique du Sud, l'Afrique du Nord et particulièrement le monde arabe. Le nombre de diabétiques a explosé en 10 années dans ces régions. Les prévisions pour les prochaines années sont inquiétantes. Un adulte sur dix sera diabétique, prévoit-on. Ce regard vers le Sud s'explique également par ce danger qui menace les populations de développer des complications graves suite à leur diabète. Lesquelles atteindront sûrement les organes vitaux de l'organisme (reins, yeux, pieds, cœur, etc.), d'où l'on insiste aujourd'hui sur la «règle de la moitié», qui montre que les diabétiques sont mal traités, et qui doit impérativement être revue et corrigée. Un aspect qui a fait l'objet d'une rencontre de deux jours à Copenhague, organisée par le laboratoire Novo Nordisk au profit d'une trentaine de journalistes venus des différents continents (Asie, Afrique, Amériques du Sud et centrale et Moyen-Orient) pour une visite dans les locaux de l'une des usines du groupe de remplissage et de montage de stylos à insuline à Hillerod, à Copenhague. Les spécialistes ont relevé que sur 350 millions de diabétiques dans le monde, seulement la moitié d'entre eux sont diagnostiqués. Il est également constaté que sur ces 50%, la moitié seulement a accès à des soins raisonnables. C'est-à-dire 25% d'entre eux seulement sont traités et parmi ces derniers, la moitié arrive à atteindre la cible du traitement et les résultats souhaités (12%). Un constat effrayant, surtout lorsque l'on sait, comme le souligne la vice-présidente, Lise Kingo, que «ce n'est pas le fait qu'on soit confronté au diabète qui pose problème, mais ce sont ses complications qui aggravent la situation.» Elle signale que les dépenses sont extrêmement lourdes à ce niveau-là, ce qui représente 50% des dépenses et seulement 10% vont au traitement médicamenteux. «Beaucoup de choses doivent être changées», a-t-elle indiqué. Pour le responsable des opérations internationales à Novo Nordisk, Jesper Hoiland, le changement interviendra d'abord par la formation des médecins, lesquels sont les premiers à affronter le malade. Après avoir rappelé les différentes évolutions de l'insuline de Novo Nordisk en matière d'innovation et la présence du laboratoire dans les différents pays du monde, M. Jesper a tenu à souligner que son laboratoire se consacre désormais à l'amélioration de la prise en charge des diabétiques dans les pays du Sud. «Les investissements sont engagés dans ces pays selon leurs indicateurs de croissance. Actuellement 3,5 millions de personnes sont traitées avec nos insulines. Nous essayons de trouver des thérapies qui rendent la vie plus facile aux patients et notre objectif est d'arriver à un meilleur contrôle glycémique. La mise sur le marché de la molécule liraglutide, un traitement pour le diabète de type 2 de la classe des GLP-1, (glucagon like peptide 1) a changé la vie des patients», a-t-il indiqué. La recherche, par ailleurs, avance, note Mads Krogsgaard Thomsen, chargé de la recherche et du développement. Il signale que des recherches cliniques sont lancées dans 50 pays. «En termes d'innovation, l'exemple de la liraglutide est exemplaire. Une anti-diabétique qui réduit les niveaux de glucose dans le sang avec un très faible risque d'hypoglycémie et réduit le poids», a-t-il souligné, en précisant que l'objectif prochain est la combinaison de cette molécule avec une insuline recombinante à longue durée dont l'association démontre, selon l'étude en phase III, qu'elle minimise la survenue d'épisodes d'hypoglycémies. Il annonce, par ailleurs, le lancement d'une nouvelle insuline à trois injections par semaine pour 2013. A la question de savoir s'il y a de nouvelles innovations thérapeutiques contre le diabète de type 1, l'orateur a souligné que des mécanismes de recherche sont actuellement en cours pour réduire la production de glucose par le foie et ainsi améliorer le traitement. Notre objectif à long terme est de vaincre le diabète et notre recherche comprend la recherche des facteurs responsables de la formation et de la destruction des cellules bêta productrices d'insuline. La greffe des cellules souches est l'une des pistes de la recherche, a-t-il ajouté.