Un impressionnant dispositif a été mobilisé pour délocaliser le marché. Les pouvoirs publics ont bien décidé, cette fois-ci, d'intervenir pour délocaliser le commerce informel. Un dispositif impressionnant du service de sécurité a été mobilisé, jeudi dernier, dès 3h du matin. Aux environs immédiats du marché communal, des agents de police, secondés par des éléments antiémeutes, ont été postés à plusieurs endroits pour parer à un quelconque débordement. Une quarantaine de véhicules de police, deux ambulances et un camion de sapeurs-pompiers y ont été acheminés. Ils étaient garés en bordure du CW 63, à proximité du poste de police du 25e arrondissement. Par précaution, deux autres véhicules de police ont été envoyés pour sécuriser le nouveau siège de l'APC. D'après un membre du comité de quartier, l'opération coup-de-poing a été entamée vers 4h du matin. «J'ai été réveillé par un bruit inhabituel. De ma fenêtre, j'ai vu des agents d'entretien dépêchés par les Epic Asrout et Netcom qui démolissaient les kiosques et les étals de fortune implantés par les commerçants informels de part et d'autre de l'artère, menant de la poste au marché, appelée boulevard Marseille. Mes voisins et moi nous ne nous attendions pas à une opération de cette envergure. Maintenant que nous sommes soulagés, nous ne pouvons qu'exprimer toute notre gratitude à tous ceux qui tentent de nous délivrer de ce cauchemar qui a duré des années», a-t-il confié d'un air heureux. Les témoignages recueillis affirment que l'intervention s'est poursuivie dans de bonnes conditions. Aucune résistance n'a été enregistrée. Au moment de l'ouverture, le centre commercial et les boutiques situées aux alentours du marché ont, par simple précaution, laissé leurs rideaux fermés. Hormis quelques badauds attirés par l'événement, aucun heurt n'a été signalé. Rassurés, les gérants des magasins ont fini par ouvrir pour accueillir leur clientèle. Les différentes artères dégagées, les automobilistes y circulaient en toute quiétude. «La veille, ces mêmes voies étaient fermées à la circulation par les camelots qui se comportaient comme des véritables propriétaires des espaces qu'ils ont pris à la voie publique», a indiqué le même interlocuteur. Vers midi, une hydrocureuse a été appelée à la rescousse pour procéder au grand nettoyage. Pendant que les engins déblayaient les trottoirs squattés, des camions chargés de ferrailles et d'épaves de véhicules utilisées comme étal, se dirigeaient vers la décharge publique. L'opération de nettoyage s'est achevée en fin d'après-midi. «La cité a repris ses droits. Elle a renoué avec son aspect d'autrefois. Les habitants se sentent libérés. Ils n'hésitent pas à exprimer leur joie en échangeant des embrassades et des accolades», a témoigné un autre membre du comité de quartier. Deux jours après l'intervention soldée par l'éradication du commerce informel, ce même représentant des habitants de Bachedjarrah 1, 2 et 3 a précisé que la sûreté de la wilaya a maintenu un dispositif de veille pour dissuader ceux qui tenteront de réinvestir les différents espaces de la cité. «Même si nous sommes de modestes citoyens, nous ne demandons aux représentants de l'Etat qu'une seule chose : veiller à l'application des lois de la République», a martelé cet interlocuteur. Nous avons essayé de contacter les responsables chargés du commerce dont le directeur du commerce de la wilaya, nous n'avons, hélas, pas pu les joindre.