Une opération d'envergure similaire à celle exécutée mardi dernier dans la commune de Belouizdad a été réalisée, jeudi, dans le calme. Un dispositif sécuritaire impressionnant a été déployé sur place, renforcé par les agents de la protection civile. Outre la police antiémeute, la police scientifique a été également de la partie. Cités et ruelles ont été passées au peigne fin. Le marché illicite des fruits et légumes n'a pas été épargné. Il était exactement minuit quand un camion des sapeurs pompiers a été dépêché pour éteindre le feu allumés par quelques jeunes voulant se débarrasser des poubelles entassées au niveau de la ruelle principale pour récupérer l'espace espérant placer leurs marchandises le lendemain. A leur grand dam, vers quatre heures du matin, la machine de l'éradication de ce marché a été mise en branle. Les plus chanceux des vendeurs ont eu le temps de démonter leurs échoppes de fortune. Ceux qui assuraient la permanence la nuit ont eu plus de temps. Le bruit des camions et autres engins a été pour eux une alarme du fait qu'ils étaient déjà au courant de l'opération enclenchée par le ministère de l'Intérieur en collaboration avec la wilaya d'Alger mais sans en connaître la date. Le jour « J », l'information s'est répandue comme une traînée de poudre. Pour les marchands, c'est la course contre la montre pour sauver ce qui peut l'être. Les retardataires assistaient impuissants et désespérés au déroulement de l'opération. « Qu'allons nous faire maintenant ? », s'interrogeait un vendeur. Mêmes préoccupations chez ses pairs. « C'est vrai que nous avons causé des désagréments aux habitants mais c'est notre seul gagne-pain », lance un jeune qui estime que les autorités doivent leur trouver des alternatives. UN MARCHE DE PROXIMITE DE 500 PLACES A ce propos, un élu local a rappelé qu'un marché de proximité de 500 places a été réalisé au niveau de la cité des Palmiers, mais aucun revendeur n'a voulu rejoindre ce lieu avançant le motif de l'éloignement. Désormais, ils n'ont pas le choix. Certains de ces commerçants espèrent avoir un espace au niveau du nouveau marché communal qui est en cours de réalisation situé à quelques encablures de la poste. Les habitants ainsi que les commerçants légaux sont satisfaits de la réussite de cette opération. « Enfin les routes seront libérées ! », souffle un sexagénaire. Celui-ci raconte que le jour du mariage de sa fille, celle-ci a dû passer par les étals pour rejoindre le cortège. « Tous les accès à la cité étaient bloqués », se souvient-il avant de rappeler que « la situation était plus dramatique quand il s'agissait de l'évacuation d'un malade ». 9h00. L'opération tire à sa fin. Les services de nettoyage d'Asrout ont travaillé d'arrache pied. Il faut dire qu'ils avaient du pain sur la planche. Les ruelles se sont transformées en décharges publiques. Profitant de cette occasion, les habitants ont demandé aux agents de nettoyage d'évacuer au passage les vide-ordures des immeubles qui n'ont pas été nettoyés depuis au moins deux années, dégageant des odeurs nauséabondes. Après le ramassage des débris, les rues ont été lavées à grande eau. Bachdjarah fait peau neuve.