Les présidents des clubs professionnels ont remporté la première partie de leur pari. Ils ont obtenu que la première journée du championnat de Ligues 1 et 2 ne se déroule pas selon le calendrier arrêté par la Ligue de football professionnel (LFP). Finalement, les dirigeants des clubs pros ont eu gain de cause avec en sus la bénédiction (forcée ?) de la LFP qui, quelques jours auparavant, avait menacé de sanction tout club réfractaire à la décision d'entamer la compétition ce week-end conformément à ce qui a été décidé antérieurement. Finalement, pour les clubs, le démarrage du championnat s'effectuera avec une semaine de retard sur le programme initial. Cette trêve ne signifie nullement que la hache de guerre est définitivement enterrée. Les responsables des clubs pros tiennent à leurs revendications comme à la prunelle de leurs yeux. Ils réclament toujours l'accompagnement des pouvoirs publics pour faire «vivre» les clubs. Cette demande dépasse les pouvoirs et prérogatives des instances du football, à savoir la Fédération et la Ligue de football professionnel. Elle renvoie ses auteurs vers des pouvoirs de décision plus importants et influents que ceux avec qui ils tentent de nouer la négociation depuis des mois. Pour l'instant, le dialogue est dans l'impasse. Leurs exigences n'ont pas eu l'écho souhaité de la part de ceux vers qui ils lorgnent sans s'attaquer à eux frontalement. L'arrivée du nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports (MJS), le docteur Mohamed Tahmi, va-t-elle décrisper l'ambiance tendue qui marque les rapports entre les clubs et la LFP ? Rien n'est moins sûr dans la mesure où il s'agit d'un problème autrement plus sérieux et ardu que ne le présentent ceux qui pilotent le professionnalisme au niveau des sociétés sportives par actions (SSPA). Ces derniers réclament à l'Etat de renflouer leurs caisses et de les accompagner pendant quelques années encore dans le professionnalisme. Cette demande occulte totalement le degré de responsabilité des présidents dans l'impasse où se trouve le football professionnel en raison, justement, de la politique qu'ils ont impulsée depuis l'instauration du professionnalisme. La politique salariale adoptée est un suicide programmé. Clubs sans ressources, ne générant aucun bénéfice en fin d'exercice, ne produisant aucune richesse qui gonfle leurs comptes en banque, ils ne sont pas du tout regardants devant les dépenses en matière de transferts, salaires et primes de joueurs. Ils vivent largement au-dessus des moyens qu'ils dilapident sans retenue. Un club professionnel qui n'équilibre pas ses comptes en fin d'exercice, qui n'encadre pas drastiquement sa politique salariale, surtout en période de crise, mérite-t-il d'empocher des subventions qui ne feront qu'aggraver le déficit qui reste le lot de tous les clubs professionnels en Algérie ?