Entre la journée de l'eau (22 mars), celle de la femme (8 mars), la journée des handicapés (16 mars), de l'arbre ou de l'enfant, comment faire pour que l'Algérie s'intègre dans son propre calendrier sans s'y perdre ? C'est la question posée par un imprimeur, qui faisait remarquer que l'année algérienne, comme les autres, est truffée de journées marquantes qui n'ont de valeur que symbolique, qui consomment donc de l'encre pour rien. Exemple ? On peut battre sa femme du 9 mars au 7 mars de l'année suivante ou écraser un handicapé s'il traverse la rue en dehors du 16 mars. Dans un esprit internationaliste, l'Algérie a de tout temps adhéré aux principes planétaires. A de rares exceptions près, comme lorsqu'il s'agit de savoir si l'Algérie torture ses enfants à l'année et/ou les fait disparaître sans laisser de traces sur le calendrier, elle signe sans voir, dès qu'il s'agit d'un principe universel. C'est pourtant l'exception qui continue de régir l'ensemble ; l'Algérie a signé la convention interdisant la chasse des gazelles mais continue à faire des exceptions pour ses amis du Golfe qui eux ont tué toutes leurs gazelles. L'Algérie a signé la convention contre la corruption mais continue à nommer à l'intérieur de l'appareil d'Etat des hommes d'exception, connus pour être très corrompus. Il est bien stipulé dans la Constitution que la liberté d'expression est garantie et il y a d'ailleurs une journée mondiale de la liberté d'exception quelque part dans le calendrier à laquelle l'Etat algérien a souscrit. Il y a là aussi bien sûr une exception ; l'Algérie respecte la liberté d'expression quand elle est utilisée pour exprimer l'idée que les dirigeants algériens sont des gens bien qui pensent très bien. A l'exception de ce cas, dans tous les autres cas, voir plus bas dans le calendrier, à la case journée internationale des prisonniers.