Le Festival de théâtre amateur de Mostaganem a entamé, vendredi dernier, sa première journée de représentations. La troupe Naouares de Blida, avec la pièce El Inhiar (la dépression), a évolué dans l'après-midi dans la salle bleue de la maison de la culture de la ville. Spectacle « psychotrope » où le metteur en scène tente une percée dans l'univers fermé de la dépression en faisant intervenir cinq acteurs. Le procédé approximatif dont use la pièce pour déclamer les tourments croisés des personnages a été rendu plus flou par une sonorisation qui n'a pas satisfait aux dernières rangées du public. En soirée et dans la cour du lycée Zerrouki, Fen El Khachaba de Adrar, une troupe sous la coupe de la maison de la culture de cette wilaya, a agréablement marqué sa première participation au festival de Mostaganem. Adaptée par Nourreddine Boulghiti à partir d'une pièce de Friedrich Dürrenmatt, Akhir Layla (Dernière nuit) est la confrontation d'une victime avec son boureau. La troupe qui active dans cette wilaya du Sud pour construire son public a eu le moyen d'éprouver les ressources scéniques les plus efficaces. Chorégraphie et costumes profitent d'un séduisant intérêt. Du côté de la manifestation, le caractère amateur semble avoir pris le pas sur l'organisation. Commissaire « priseur » Pressée par l'accumulation des impairs et contretemps, la rencontre théâtrale vit un état de crise permanente qui a commencé bien avant la cérémonie d'ouverture. A telle enseigne que des dissensions éclatent à l'intérieur même du comité du festival. Les espaces qui devaient accueillir les différentes représentations n'avaient pas jusqu'à hier connaissance de la programmation du festival. La nomination d'un commissaire n'a pas suffi à mettre la manifestation à l'abri de la précarité. « Je ne sais pas ce que c'est que ce commissariat », s'est lâché le commissaire du festival, le député Mohamed Nouari lors d'un point de presse vendredi à propos de l'abscence de textes d'application relatifs à cette structure et du caractère ébauché du cahier de charges qui lui a été présenté. La tenue de cette 37e édition du festival a été conditionnée par la mise en place d'un commissariat. Sans cela, les subventions prévues par l'APC de la ville et la wilaya n'auraient pas été débloquées, argumente le député commissaire. L'inquiétude de Mohamed Nouari porte d'une manière intéressée sur les critères du choix d'un commissaire et sur la faible stabilité du ministère de la Culture.