La ville de Mostaganem n'a pas de salle de théâtre 37 ans après la première édition de son festival de théâtre amateur, mais a de quoi accueillir ses invités. Jeudi dernier, sur le parvis de l'hôtel de ville, le festival s'est déployé tout en couleurs pour un tour d'honneur devant une délégation officielle où cheminait Abdelkader Hadjar, ex-ambassadeur de l'Algérie en Iran, accompagnant Abderrachid Boukerzaza, ministre délégué chargé de la Ville. A la cérémonie d'ouverture, tenue dans la cour du lycée Zerouki Cheikh Ben Eddine, une première rangée trempée de politique, faite de députés, sénateurs, un ex-ambassadeur chaudement reçu, et un ministre de la République, a eu droit aux regards « reconnaissants » des animateurs de la soirée. Le ministère de la Culture, qui a provoqué l'institutionnalisation du festival, longtemps revendiquée par les organisateurs, n'a pas été représenté. Un spectacle anonyme monté par Réda Belghiat avec des élèves de l'association locale de théâtre El Ichara, entre chorégraphie et un medeley de pièces de Azzedine Medjoubi, à qui le festival rend hommage cette année, a frotté la scène pour Nourredine Belkhira, figure locale de la musique accompagné de son orchestre. La musique du film Titanic de James Cameron est revenue comme une funeste litanie lors de cette soirée, mais la santé arborée sur scène par le commissaire du festival, Mohamed Nouari, en saluant presque exclusivement la première rangée, place la manifestation à l'abri des coups d'icebergs. Les représentations théâtrales au programme de cette rencontre se dérouleront dans deux espaces, la cour d'un lycée (Zerrouki Cheikh Ben Eddine) et la maison de culture de la ville. Pour une salle de théâtre, il faut attendre le début du projet de construction prévu pour la rentrée prochaine, a annoncé le wali de la ville. Pendant ce temps, et entre Festival national de théâtre amateur tel que reconnu officiellement et Festival d'art dramatique de Mostaganem tel que présenté sur les affiches, la manifestation ne sait pas encore sur quel pied danser. Pour Mohamed Nouari, il faut attendre les textes d'application du décret institutionnalisant la manifestation. La compétition dans ce festival comporte une percée de Sidi Bel Abbès qui participe avec quatre troupes. Les organisateurs se montrent fiers de la participation pour la première fois d'une troupe théâtrale d'Adrar. Le festival demeure un point de chute où des troupes viennent présenter des travaux qui n'auront, pour la plupart, pas la chance d'être montrés ailleurs.