Constantine pourra goûter à l'eau de Beni Haroun en décembre prochain, à en croire les prévisions des représentants de la société chinoise chargée de la réalisation de l'infrastructure du transfert de l'eau du barrage. Le projet étalé sur une distance de 61 km pourrait même être réceptionné avant l'expiration du délai fixé à 18 mois pour répondre au souhait de Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources hydriques, qui était hier en visite dans la wilaya. Une visite entamée au niveau du réservoir du Khroub, le plus grand des réservoirs (20 000 m3 de capacité) qui forment avec la station de pompage l'essentiel de l'infrastructure servant à l'adduction de l'eau du barrage, autrement dit le couloir n°3. M. Sellal, qui a inauguré, à l'occasion, le séminaire international sur la gestion intégrée de l'eau, a visité aussi le chantier de réhabilitation du réseau AEP du groupement de Constantine, comprenant plusieurs communes. Ce projet doté d'une enveloppe de 61 milliards de dinars et conduit par la Marseillaise des eaux est destiné à une population de 790 000 habitants et sera étalé sur 36 mois. Le visiteur a conseillé au maître d'ouvrage, l'Algérienne des eaux, d'être vigilant et prévenir le bricolage avant de se tourner vers les responsables français et leur demander d'accélérer la cadence du chantier, notamment dans la confection de la cartographie. Il a annoncé aussi le lancement, dans un mois, de l'avis d'appel d'offres international pour la gestion du réseau tout en précisant qu'une présélection a été faite déjà et que quinze sociétés ont été retenues. Ces deux mégaprojets (le transfert de l'eau de Beni Haroun touchera six wilayas de l'Est) donnent un aperçu sur la politique gouvernementale en matière d'eau potable, étalée jusqu'à l'horizon 2035. L'intérêt de l'Etat et la nouvelle politique d'investissement sont axés sur la problématique de la disponibilité de l'eau à long terme dans le strict respect de l'environnement. Un souci qui a nécessité l'investissement de 12 milliards de dollars par l'Etat dans une vision étudiée, fait remarquer le ministre pour éviter le gaspillage. Les projets inscrits devraient traduire cette politique, notamment à travers l'épuration des eaux usées pour les besoins de l'agriculture, le dessalement de l'eau de mer au profit des villes du littoral, l'introduction de nouveaux instruments de gestion de l'eau et enfin la mobilisation des eaux souterraines dans le Grand Sahara, sachant qu'un grand projet est déjà lancé pour l'alimentation de la ville de Tamanrasset à partir d'un site de In Salah. Avant de partir, le ministre a visité la station d'épuration de Hamma Bouziane.