Suite à la dernière rumeur sur la mort du chef de l'Etat, déclenchée par un blogueur méconnu des Algériens, Ali Fawzi Rebaïne, président du parti Ahd 54, demande à voir «le certificat médical de Abdelaziz Bouteflika». «Les Algériens ont le droit de connaître l'état de santé du Président», a-t-il argumenté. Lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger, M. Rebaïne a commenté l'actualité politique de ces derniers jours. Concernant la nomination du nouvel Exécutif, Rebaïne estime que «la composition du gouvernement de Abdelmalek Sellal est un non-événement». Selon lui, «le peuple veut un vrai changement radical, pas le remplacement de quelques personnes». Et de poursuivre : «Il n'y a pas de changement des méthodes de gouvernance et les ministres à la tête des départements de souveraineté n'ont pas été remerciés.» Et d'ajouter : «Entre le discours du régime et sa mise en application subsiste une grande différence.» «Dans le nouveau gouvernement, trois femmes seulement ont été nommées. Cela démontre encore une fois que les responsables sont des menteurs.» Toutefois, ce qui est nouveau pour Rebaïne, «c'est le silence des comités de soutien du président de la République qui n'appellent pas à un 4e mandat». Le président de Ahd 54 affirme, par ailleurs, que «les reformes politiques prônées par Abdelaziz Bouteflika n'ont rien ramené de positif. La victoire du FLN aux dernières législatives s'est réalisée grâce à la fraude. Le FLN n'aurait pas remporté plus de 5%. L'institution militaire et l'administration ont permis la victoire du FLN. Même le Conseil constitutionnel a fraudé», estime M. Rebaïne. Par ailleurs, la rentrée scolaire, pour M. Rebaïne, n'est pas reluisante, car «il existe encore des classes qui comprennent 40 à 50 élèves» et que ces derniers «portent des cartables lourds de 10 à 15 kg». «Où sont les infrastructures évoquées, le transport scolaire et les cantines ?», s'interroge-t-il. Pour M. Rebaïne, «ce retard de livraison des écoles est dû au manque de contrôle et de suivi, ainsi qu'à l'absence de vraies statistiques». Concernant l'opération d'éradication des marchés informels, M. Rebaïne estime que «les petits vendeurs pouvaient être organisés au lieu de les déloger». Il affirme que «les vrais tenants du marché informel sont les barons qui ont des relations avec des politiciens et qui vivent au sein du même sérail». «Les gens du régime ont des intérêts partout», tonne-t-il. Que fait l'armée algérienne ? Ahd 54 déplore l'exécution du diplomate algérien, le vice-consul Tahar Touati, assassiné le 1er septembre au Nord-Mali par le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Jusqu'à présent, aucune confirmation officielle n'a été communiquée sur la véracité de ce crime. A ce sujet, Rebaïne s'interroge : «Que font l'armée et le gouvernement pour protéger les Algériens à l'intérieur et en dehors des frontières ?» Enfin, le décret publié dans le Journal officiel, le 28 août dernier, qui octroie à des hauts responsables de l'Etat des passeports diplomatiques, est, pour Rebaïne, «une manière pour le régime d'officialiser les privilèges». «Comme il n'y pas d'influence de l'opinion publique sur la gestion du pays, le sérail se permet de légiférer à sa guise», conclut-il. A noter que Ahd 54 n'a pas encore tranché sur sa participation aux prochaines élections locales prévues le 29 novembre prochain.