Un communiqué attribué au Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao), repris par l'agence Nouakchott info, INA, et dont la véracité reste à vérifier, a affirmé que le diplomate Tahar Touati, avait été exécuté samedi matin à l'aube. «L'exécution du diplomate algérien est intervenue après l'expiration de l'ultimatum fixé au gouvernement algérien. Les négociateurs algériens ont renoncé à conclure un accord pour libérer les otages à la dernière minute», selon ce texte. Rappelons que le 24 août, un message du Mujao avait menacé d'exécuter les diplomates otages si les autorités algériennes ne libéraient pas dans les cinq jours trois terroristes arrêtés le 15 août, dont un dirigeant d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Necib Tayeb, dit Abderrahmane Abou Ishak Essoufi. Réagissant à cette information, le ministère des Affaires étrangères a indiqué hier que l'information, relayée par un certain nombre de sites web, au sujet d'un communiqué annonçant l'exécution du fonctionnaire consulaire, algérien, Tahar Touati, «fait actuellement l'objet de vérifications nécessaires pour s'assurer de son authenticité». Le ministère a précisé dans un communiqué que les familles des fonctionnaires consulaires, algériens, retenus en otages dans le nord du Mali «avaient été reçues samedi matin par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères qui leur a rappelé, en particulier, que les contacts avec les ravisseurs n'étaient pas rompus». Le communiqué annonçant l'exécution du fonctionnaire consulaire, algérien «ne peut, par conséquent, que susciter la surprise et justifier les démarches engagées en vue de confirmer la véracité de l'information diffusée samedi en fin de journée», a souligné la même source. Le ministère a ajouté que la cellule de crise «est en session ouverte et le ministère ne manquera pas d'informer les familles concernées et l'opinion publique nationale de tout nouveau développement». Le Mujao avait exigé en mai 15 millions d'euros et la libération de terroristes détenus dans les prisons algériennes, contre la libération des otages. Trois otages ont été libérés alors que les quatre autres diplomates restants devaient l'être quelques jours après. Mais les choses n'ont pas évolué dans le bon sens. Le 26 août, une vidéo envoyée par le Mujao avait montré l'un des quatre otages restants demandant aux autorités algériennes de lui «sauver la vie». L'épouse de l'un des quatre otages, Mourad Guessas, a appelé le Mujao à les libérer, dans une déclaration publiée dimanche par le quotidien Liberté. Ils ne sont que «de simples fonctionnaires innocents», plaide-t-elle, en pressant le président Abdelaziz Bouteflika d'œuvrer à la libération de ces Algériens enlevés alors qu'ils étaient au «service de l'Etat algérien». A la lecture de l'article en Français de l'agence mauritanienne en ligne ANI, publié hier, on relève une confusion entre Mujao et Aqmi. D'une part, le site annonce que le Mujao a exécuté le vice-consul algérien, Tahar Touati, et, de l'autre, le site parle d'un communiqué d'Aqmi qui annonce cette exécution. Dans le texte en arabe, seul le Mujao a été cité. Dans le même site, un autre article, signé le 1er septembre, parle d'informations contradictoires sur le sort du vice-consul algérien. En effet, ANI affirme avoir appris que le Mujao a décidé de prolonger le délai accordé à l'Algérie pour répondre à ses exigences. ANI, affirme que sa source justifie sa décision par «des demandes populaires d'accorder au vice-consul algérien une autre chance de vie, dans l'espoir que l'Algérie réponde aux exigences du mouvement». Par ailleurs, l'agence Nouakchott Info, cite une autre source à Gao, proche du Mujao, qui «nie la prolongation dudit délai et affirme que le mouvement allait décider bientôt du sort du vice-consul algérien, estimant que les négociations entre le Mujao et l'Algérie ont échoué».