Photo : Sahel Par Karima Mokrani Le président du parti Ahd54, Ali Fawzi Rebaïne, persiste à ne pas reconnaître les résultats du scrutin législatif du 10 mai dernier, et poursuit ses attaques contre le pouvoir en place. Hier, en marge des travaux du conseil national extraordinaire du parti, tenu à Alger, le candidat malheureux aux présidentielles 2009 n'est pas allé par quatre chemins pour accuser «les décideurs» de vouloir mener le pays à l'explosion. «Ni les autorités publiques ni le président Bouteflika ni les généraux ne veulent le changement. Ils veulent mener le pays à l'explosion», a-t-il soutenu avec force. Et d'insister : «Le président Bouteflika a participé de manière indirecte à la fraude en lançant son appel, à partir de Sétif, pour un vote en faveur du FLN. Le chef de l'Etat a montré qu'il n'est pas le président de la République algérienne mais le président de la République du FLN. C'est lui le premier à avoir violé la Constitution algérienne. Cette même Constitution que nos responsables veulent réformer pour qu'elle serve à eux et à leurs enfants.» Aussi, considère-t-il, «les fils des caïds sont toujours dans l'administration algérienne. C'est pour cela qu'ils ne veulent pas écrire l'histoire, encore moins récupérer les archives». Poursuivant ses accusations de fraude massive lors des dernières élections, le président de Ahd54 indiquera que le président Abdelaziz Bouteflika a été interpellé sur de nombreux cas par la Commission de surveillance du scrutin (composée de représentants de partis politiques), mais aucune réponse ne lui est parvenue. Pour ce qui est des rapports de l'Union européenne (UE), de l'Union africaine et de la Ligue arabe, il dira : «Ce n'est pas vrai, l'UE n'a pas approuvé les résultats du scrutin. Elle a juste dit que les élections se sont déroulées dans de bonnes conditions mais elle a fait état de lacunes et de dépassements qui, apparemment, n'ont pas été pris en considération. Quant à l'Union africaine et à la Ligue arabe, celles-là sont du côté du pouvoir en place, ce n'est un secret pour personne. Pas de quoi s'étonner de leur position.» Concernant le travail du Conseil constitutionnel: «Celui-ci, je ne lui fais pas confiance. Quand je me suis présenté aux présidentielles de 2009, j'ai déposé 120 000 signatures. Il n'a retenu que 96 000.»Autre fait qui irrite Ahd54, selon son président: «Ils ont enrôlé l'institution militaire dans la fraude. L'armée est devenue un appareil au service du FLN et non pas du peuple.» Tout un ensemble de faits et de facteurs qui favorisent le risque d'explosion et encouragent, en réalité, le soulèvement: «Le changement viendra de la rue». Et de préciser qu'il est «pour un soulèvement à la tunisienne et à l'égyptienne, non à la libyenne. Si le peuple se soulève, je serai avec lui. C'est la seule manière de riposter à la fraude, à l'injustice et autres». Pour ce qui est du risque d'intervention étrangère dans le pays, Ali Fawzi Rebaïne dira, «s'il y a intervention étrangère, seul le régime en place en sera responsable». Par ailleurs, interrogé sur les nouvelles alliances créées par des partis politiques qui affirment être de l'opposition, il considère que «ce sont des comités de soutien au président Bouteflika». Concernant la participation du parti aux prochaines élections locales, Rebaïne répondra avec assurance: «Oui, nous participerons aux locales et nous y serons présents en force.»