«Soyez sûrs que la peuple libyen condamne fortement cet assassinat.» Abdellah Abou Fateh, un commerçant originaire de Tripoli, rencontré hier près de la frontière algéro-tunisienne est formel : l'attaque perpétrée contre le consulat américain à Benghazi, entraînant la mort de l'ambassadeur des Etats-unis, Christopher J. Stevens, et trois autres diplomates américains a scandalisé les Libyens. «En tant que musulman, on n'accepte jamais que l'islam soit offensé, par qui que ce soit, ajoute le jeune Ahmed Karim, son neveu. Mais ce sont les juifs qui manipulent tout ça. Ces criminels tentent par cet acte de terrorisme de semer le trouble en Libye et empêcher le processus de démocratisation dans le pays !». Mohamad El Hamadi, un jeune Libyen habitant Misrata, partage le même avis. «À l'occasion de l'anniversaire des attaques du 11 septembre, les Américains, au lieu de rendre hommage aux victimes de ces attentats meurtriers, diffusent un film offensant notre Prophète ! C'est injustifiable ! Mais le peuple libyen libre déplore cette attaque. On ne résout jamais un problème avec la violence.» Conscient de la précarité de la situation sécuritaire dans la région de Benghazi, berceau de la révolution libyenne, Abou Fateh se dit inquiet pour l'avenir. «Ces derniers temps, Benghazi vit au rythme des attentats. Début septembre, il y en a eu un à la voiture piégée (dans lequel un colonel des services de sécurité intérieure a été tué, ndlr). Les pro-El Gueddafi sévissent toujours et veulent basculer le pays, nous confie-t-il. Il est impératif que le gouvernement libyen prenne immédiatement des mesures contre ceux qui veulent faire de notre Libye un Irak ou un Afghanistan, car cela ne sera pas.»