Comment assurer une couverture médiatique des faits migratoires sans éviter les clichés ? Comment échapper au sensationnalisme ? Dakar (Sénégal). de notre envoyé spécial
C'est l'objet de la session de formation au journalisme d'investigation, suivie d'enquêtes de terrain, organisé à Dakar (Sénégal) par l'Institut Panos de l'Afrique de l'ouest, pour 12 journalistes d'Afrique et d'Europe. Sous le thème «Sans papiers, sans clichés, libres voix : mieux informer sur les migrations», douze journalistes (Algérie, Tunisie, Maroc, Sénégal et France) ont participé, pendant cinq jours à Dakar, au projet conçu par l'Institut Panos de Paris et celui de l'Afrique de l'ouest, financé par l'Union européenne et la coopération suisse. «L'action prolonge et approfondit des initiatives pour stimuler une couverture médiatique des faits migratoires, qui échappe au sensationnalisme et aux clichés et qui sert à créer des synergies fertiles entre journalistes et acteurs de la société civile des pays d'origine, de transit et de destination des flux migratoires», ont précisé les organisateurs. Il est donc de la responsabilité professionnelle des médias de respecter les normes professionnelles, de relayer la voix de tous les acteurs concernés, de prendre en compte la parole de la population et de la société civile et d'exposer les options en présence de manière crédible. «Or, le traitement journalistique des migrations écorche souvent les règles de déontologie du journalisme. Qu'il s'agisse de drames survenus au cours des tentatives de passage de frontières ou de statistiques sur les migrants». Autant le dire, le thème de la migration se prête aisément à la simplification et au manichéisme. Aussi, faut-il réitérer les principes fondamentaux du métier de journaliste, c'est-à-dire rechercher la vérité, s'armer d'indépendance et d'impartialité et inclure des voix marginalisées… En prélude à un travail de terrain qui nous a menés dans les faubourgs et villages de Dakar, lieux de départ des migrants (un reportage suivra), plusieurs intervenants, dont des organisations des droits de l'homme se sont relayés. Tous ont donné une vision du phénomène avec des chiffres souvent alarmants, tout en proposant des solutions pour tenter d'arrêter ces flux migratoires. Entre journalisme conventionnel et journalisme d'investigation, c'est tout un métier, tout un art…