Le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), M. Bouri Sanhouidi, a indiqué, lundi à Dakar, que le rapport mondial sur le développement humain, lancé lundi à Dakar, plaide en faveur d'"une libéralisation" des mouvements migratoires dans le monde et soutient que la migration constitue "un moteur de développement humain". Le rapport du PNUD lancé simultanément à Bangkok (Thaïlande), à Pretoria (Afrique du Sud) et à Dakar (Sénégal) a été axé cette année autour du thème : "Levez les barrières : mobilité et développement humain". Contrairement aux idées généralement véhiculées sur les flux migratoires, "la plupart des déplacements dans le monde ne s'effectuent pas entre des pays en développement et de pays développés, ni même entre différents pays. L'écrasante majorité des personnes qui migrent le font à l'intérieur de leur propre pays" a précisé le rapport 2009. Selon le PNUD le nombre de migrants internes est évalué à "environs 740 millions de personnes", alors que les déplacements d'un pays en développement vers un pays développé sont estimés à "70 millions de personnes". Précisant que 3% seulement des Africains vivent à l'extérieur du pays où ils sont nés et affirmant que ce pourcentage est "très inférieur à celui d'autres régions du monde", le rapport indique que "malgré les idées préconçues qu'on a sur la migration, 1% seulement des Africains vivent en Europe". Le rapport, qui déplore des "entraves à la libre circulation des personnes" touchant surtout des Africains, a affirmé que "la libre circulation est considérablement ralentie par le manque de ressources et des pratiques d'admission prohibitives". Ainsi, il est notamment indiqué dans ce contexte que l'ouverture des frontières et la diminution des frais liés à la migration "pourraient être bénéfiques pour les pays d'origine". Se basant sur un tel constat, le rapport 2009 sur le développement humain se veut un plaidoyer en faveur de la libéralisation des mouvements migratoires en vue du "renforcement du développement humain dans le monde", a souligné le représentant du PNUD. A ses yeux, "la publication du rapport permettra d'avoir un autre regard sur l'immigration, qui représente aujourd'hui un moyen d'accroître les revenus, de faciliter l'accès aux infrastructures de santé et d'éducation". En outre, "les migrants ayant peu ou pas de qualification occupent malheureusement très souvent des emplois précaires et mal rémunérés, sont victimes de discrimination et sont souvent dépourvus des droits les plus élémentaires", a regretté M. Sanhouidi. Parmi les recommandations du rapport figurent notamment "l'ouverture des canaux à des travailleurs moins qualifiés", "la garantie du respect des droits humains des migrants" et "la réduction des coûts de transactions liées à la migration". Il y est également fait état de "l'amélioration des résultats pour les migrants et les communautés d'accueil", "l'éradication des obstacles à la mobilité interne" et l'"'intégration de la migration dans les stratégies de développement des pays d'origine". Zineb B.