Un concept relativement nouveau, selon le résumé des organisateurs, apparu à la suite de la conférence de Dublin et de Rio de Janeiro en 1992 et entrant sous le thème global du développement durable. Le séminaire qui a eu lieu samedi et dimanche au CNFPH a été inauguré par le ministre des ressources hydriques, M. Abdelmalek Sellal, en présence des élus, gestionnaires et universitaires ainsi que des cadres de la région impliqués dans le domaine. Dans la première intervention, le directeur de l'agence, M. Khatim Kherraz a exposé l'expérience un peu jeune de l'Algérie, dans la politique intégrée et son expérience depuis la promulgation de nouvelles lois et la mise en place des outils nécessaires au profit d'une vision moderne de gestion du précieux liquide. Nous sommes relativement loin de la gestion administrée et incontrôlée d'un passé récent, mais pas encore inscrit dans un processus rationnel du moment que le coût, entre autres, de l'eau ne peut être étudié économiquement. Selon sa définition, la gestion intégrée de l'eau est un processus qui favorise le développement et la gestion coordonnée de l'eau, des terres et des ressources connexes en vue de maximiser rendements. Une vision partagée par les experts allemands, au nombre de huit, invités à l'occasion pour livrer des aspects de l'expérience allemande notamment sur les sujets précis des « modèle allemand des agences de bassins hydrauliques autonomes », « la réglementation technique et la normalisation », « les changements climatiques et comment réagir dans le secteur de l'eau », et « la gestion des crues torrentielles : conception et exemples ». Le Dr. H.P. Shoner de l'organisme de coopération internationale GTZ a même présenté l'exemple péruvien dans « la coordination et la communication entre les acteurs ». L'absence d'une intervenante jordanienne n'a pas gêné la partie qui a été rehaussée également par la présence d'un expert chinois et des spécialistes français représentant l'agence l'Eau Loire de Bretagne jumelée avec l'ABH-CSM. Ceux ci ont mis le doigt sur la réforme de la politique française de l'eau et les nouveaux défis de sa gestion ainsi que la mise en place des organismes de bassin. L'eau étant menacée par sa rareté, le gaspillage et la grande sollicitation des secteurs agricole et industriel, appelle en urgence l'instauration de politique rationnelle de gestion et d'utilisation des ressources pour éviter des lendemains catastrophiques. Cela suppose une équité dans l'accès, une durabilité environnementale, une efficience économique de l'utilisation et une participation de la communauté, ce qui nécessite une législation adaptée et des rôles clairement définis. Voici dix années que notre pays tente de réformer son système en application des nouveaux textes de 1993. Les notions de base de la gestion intégrée de l'eau ont été introduites en 1996 et depuis on ne cesse de parler de l'économie de l'eau, le schéma directeur de l'aménagement et la participation citoyenne. Deux outils ont été installé également à savoir : les bassins hydrographiques et le comité de bassins devant englober l'ensemble des participants mais qui hélas, ne joue pas son plein rôle. Un fond national de gestion est mis également à la disposition des acteurs pour l'exécution de sa mission. En guise de conclusion, Khatim Kherraz estime que notre pays a encore du chemin à faire et se doit d'optimiser le rendement de ses instruments et réunir les conditions pour la maîtrise du coût de l'eau en attendant une meilleure implication du public.