Le président Bouteflika a réuni enfin, hier, le Conseil des ministres après une éclipse inexpliquée de pas moins de 7 mois. Rien d'extraordinaire au menu de la nouvelle équipe gouvernementale, hormis le maintien du même niveau des impôts, la loi sur les hydrocarbures et l'amélioration du service public. La montagne a accouché d'une souris. Après sept longs mois de gouvernance en mode pilotage automatique, l'Algérie renoue avec les Conseils des ministres. Le président Bouteflika s'est affiché, hier, pour la première fois avec «son» nouveau Premier ministre, Abdelmalek Sellal, nommé le 3 septembre dernier. C'est un président Bouteflika adoptant un ton relativement «conciliant», coupant la poire en deux, se voulant à la fois proche du «petit» peuple, soucieux de la «poursuite» des programmes de construction de logements, du «bon déroulement de la rentrée scolaire», qu'agace la «surcharge des classes», un Président attentif par ailleurs aux exigences des partenaires économiques, des investisseurs nationaux et surtout étrangers. Pas d'annonce spectaculaire, pas de mesures hardies, pas de rupture brutale avec le mode de gouvernance. La continuité donc. Le plan d'action du gouvernement, examiné et adopté, précise le communiqué du Conseil du gouvernement, «introduit et explicite les actions à engager pour poursuivre l'exécution des différents programmes sectoriels et réformes prévus dans le programme du président de la République». Le Président parle d'une «nouvelle impulsion» de «dynamique soutenue» à l'économie nationale pour faire face aux effets, dit-il, «de la crise économique mondiale et relever les importants défis auxquels notre pays se trouve confronté». La feuille de route de son gouvernement s'articule particulièrement «autour de la poursuite de l'amélioration de la gouvernance pour renforcer l'Etat de droit, réhabiliter de manière radicale le service public et promouvoir la cohésion sociale». Le plan de charge du nouveau gouvernement comporte cette obligation de «réhabiliter de manière radicale le service public». Populisme ou réveil tardif ? Intervenant sur ce dossier, le président de la République enjoint le gouvernement à «inscrire son action dans le sens d'une écoute permanente des attentes et préoccupations des citoyens afin de leur apporter les réponses appropriées quant à l'accès à un service public de qualité». Le Conseil des ministres a examiné et «approuvé» le projet de loi de finances pour 2013. Une LFC qui ne comporte «aucun nouvel impôt ni augmentation d'impôt ou taxe», rassure la Présidence. Dans sa partie législative, le projet de loi de finances pour 2013 prévoit une «série de mesures» visant notamment à réduire la pression fiscale et à encourager l'investissement, la simplification et l'assouplissement des procédures fiscales et douanières, la lutte contre la fraude fiscale et l'assainissement des comptes d'affectation spéciale. Est-ce le signe d'un fléchissement dans la position algérienne au regard de l'investissement étranger ? Le nouveau projet de loi sur les hydrocarbures le laisse supposer. Le projet institue «plusieurs avantages fiscaux pour attirer l'investissement étranger, notamment dans l'exploration», mais n'a pas «apporté de profonds changements aux fondements de la loi précédente», précise-t-on dans le communiqué.