Alors que les appels à manifester samedi au Trocadéro se multiplient sur internet – une semaine après la manifestation improvisée devant l'ambassade des Etats-Unis contre le film The innocence of muslim –, une demande d'autorisation de rassemblement devant la Mosquée de Paris a été déposée auprès de la préfecture de police de Paris. Ces initiatives sont loin de recueillir l'adhésion de la communauté musulmane de France dont les représentants appellent au calme et à la retenue. Paris. De notre correspondante
Depuis lundi, les appels à manifester samedi prochain au Trocadéro se multiplient sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, un «post» daté de mardi invite au «rassemblement samedi 22 contre le film anti-islam». Le même appel mobilisateur a été relayé par des blogs et sur facebook par des mouvements tels que «Touche pas à mon Prophète». L'appel explique que le «but est d'occuper le réseau, d'exprimer le désaccord avec le film L'Innocence des musulmans et aussi d'exprimer son indignation des attaques faites à notre bien-aimé Prophète (paix et bénédiction sur lui)». Les musulmans radicaux appellent leurs militants à former un cortège depuis le parvis des Droits-de-l'Homme pour converger vers les Champs-Elysées et rejoindre la place de la Concorde. Une autre manifestation de protestation est également programmée pour samedi. Selon le Figaro, une déclaration officielle de manifestation a été déposée, dès mardi matin, en toute discrétion à la préfecture de police de Paris. «Pour l'heure, la déclaration de manifester est étudiée par le préfet de police, qui n'a pas encore rendu d'avis», a confié mardi une source informée au quotidien. Le mouvement gagne aussi la province. Aucune manifestation ne sera tolérée, a indiqué le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Mesures de sécurité renforcées en France et à l'étranger Les forces de sécurité sont sur le qui-vive face à cette tension exacerbée par la publication par le journal satirique Charlie Hebdo de nouvelles caricatures sur le prophète Mohamed. Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a confirmé hier matin sur France Info avoir donné «des instructions pour que dans tous les pays où cela peut poser des problèmes, on prenne des précautions de sécurité particulières». Le porte-parole du Quai d'Orsay a précisé qu'il s'agit de cinq mesures qui peuvent être adaptées en fonction de la situation sur place : «Tout d'abord un message de prudence adressé aux Français installés dans ces pays. Nous leur recommandons de ne prendre aucun risque et d'éviter les attroupements» ; «ensuite, un message de vigilance à nos agents dans nos ambassades et nos consulats» ; «nous avons également rappelé aux autorités des pays concernés qu'elles devaient assurer la sécurité de toutes nos implantations. C'est leur responsabilité, en application des conventions internationales»; «enfin, nous avons renforcé la sécurité de nos ambassades et de nos consulats, par exemple concernant les procédures de sécurité pour l'accès aux locaux» ; «par précaution, nous avons également décidé de fermer ce vendredi nos établissements dans une vingtaine de pays : ambassades, consulats, centres culturels, écoles…»