Les quinze protestataires interpellés lors des événements de Hassi R'mel, dont douze ont été placés en détention préventive et trois en liberté provisoire, ont été jugés hier à Laghouat et condamnés à trois mois de prison avec sursis. Les jeunes chômeurs avec une moyenne d'âge de 23 ans, dont 6 originaires de Djelfa, 6 de Laghouat, 2 de Ghardaïa et 1 d'Oran, résidant pour plupart au bidonville qui longe le bassin gazier, étaient poursuivis pour attroupement et destruction des biens d'autrui. Qualifiée une première fois d'affaire criminelle (incendie volontaire), l'affaire fut disqualifiée par le juge d'instruction dont l'ordonnance a été confirmée par la chambre d'accusation. Lequel juge une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel pour le 19 mars. Pour sa part, le procureur de la République après audition des prévenus, audition marquée par l'absence des parties civiles (Protection civile et Agence nationale de l'emploi), a requis une peine de trois ans de prison ferme assortie d'une amende de 5000 DA pour chaque prévenu. Le collectif d'avocat (6), maîtres Ahmine (LADDH), Addi (A.A.PC.D.H), Zaoui, Cheknan, Amari au cours de leurs plaidoiries ont plaidé la relaxe pure et simple pour défaut de preuves et pour absence de la partie civile, notant au passage qu'au moins deux prévenus n'étaient aucunement liés aux événements. Le premier a été arrêté au commissariat alors qu'il cherchait son frère, le deuxième attendait d'être reçu par le P/APC de ladite commune. Me Addi a tenu à comparer les événements de Hassi R'mel à ceux de Zeralda, soulignant que pour le deuxième cas aucun mandat de dépôt n'a été requis. Après deux heures d'attente, le juge a prononcé son verdict : « Trois mois de prison avec sursis » au grand soulagement des proches des prévenus venus en nombre assister au procès. Il faut rappeler que les prévenus ont été interpellés suite aux événements du 18 décembre 2005 et les protestations de chômeurs contre les recrutements directs et la difficulté d'obtenir un bulletin de travail qui se sont soldées par l'incendie du siège de l'Agence nationale de l'emploi.