Nouveau rebondissement dans l'affaire de la station d'épuration de la maïserie de Maghnia. Un ancien cadre dirigeant de l'entreprise-mère (Eriad Sidi Bel Abbès), M. Athani, en l'occurrence, vient de saisir le parquet de Maghnia pour dénoncer ce qu'il qualifie de « dilapidation de deniers publics ». Il accuse ouvertement l'actuel PDG du groupe d'en être l'auteur en « complicité » avec l'ancien PDG de la société Sotramo (Oran), poursuivi par la justice et présentement en fuite. « Il s'agit d'une concussion dans la passation d'un marché de gré à gré au préjudice de l'unité maïserie de Maghnia dont j'ai eu à assumer des responsabilités en qualité d'administrateur », précise-t-il dans la lettre de dénonciation adressée au procureur de la République près le tribunal de Maghnia, le mois dernier, et dont une copie nous a été remise. Revenant en détail sur la genèse de cette affaire qui a fait couler beaucoup d'encre, M. Athani affirme que la réalisation d'une station de traitement des eaux résiduaires devait permettre à la filiale de se conformer aux normes des rejets de ses effluents qui affectent la qualité des eaux du barrage de Hammam Boughrara. Mais contrairement aux engagements du groupe, dont le choix pour la réalisation de la station s'est fixé sur la société belge Nonclercq, retenue dans le cadre d'un avis d'appel d'offres, plusieurs responsables « ont favorisé la société Sotramo ». « En mai 2002, la commission d'ouverture des plis de la filiale avait constaté en présence d'un huissier de justice que des 24 sociétés ayant retiré le cahier des charges, 9 seulement ont présenté leurs offres à la date limite de l'appel d'offres. La Sotramo n'a retiré ni cahier des charges ni présenté d'offres », rappelle M. Athani. D'après lui, l'annulation de l'offre de Nonclercq et la passation de marché avec la société Sotramo auraient causé un préjudice (déterminé sur la base des coûts des contrats) estimé à 10 milliards de centimes. Malgré la privatisation de l'unité, reprise par la société Mitidji, le problème reste entièrement posé, constate M. Athani. Toutes les tentatives visant à prendre attache avec M. Kouraba, ces jours derniers, pour avoir sa version des faits concernant cette affaire se sont révélées vaines.