Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a engagé un bras de fer avec les autorités ghanéennes, ordonnant la fermeture des frontières entre les deux pays, après une attaque en Côte d'Ivoire par des hommes venus du Ghana, nouvel épisode de tension entre Accra et Abidjan. Les frontières terrestres, maritimes et aériennes entre la Côte d'Ivoire et le Ghana sont fermées depuis vendredi et jusqu'à nouvel ordre, une décision prise après l'attaque du poste-frontière de Noé, à environ 170 km à l'est d'Abidjan, par des assaillants venus du Ghana, selon les autorités ivoiriennes. «Ouattara se fâche et ordonne la fermeture des frontières», a titré hier le quotidien Soir Info, qui évoque «une première dans l'histoire des deux pays», alors que la Côte d'Ivoire subit une succession d'attaques visant ses forces de sécurité depuis le mois d'août. Ces attaques sont attribuées par le pouvoir à des partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo, ce que ceux-ci ont démenti. De nombreux responsables politiques et militaires du régime Gbagbo ont trouvé refuge au Ghana, qui partage une frontière de près de 700 km avec la Côte d'Ivoire, provoquant à plusieurs reprises la colère d'Abidjan. Certes, Alassane Ouattara a pris soin de saluer «la franche collaboration et la coopération exemplaire entre les deux pays», mais la fermeture des frontières ressemble à une «déclaration de guerre», selon des observateurs. Vendredi soir, le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, avait d'ailleurs jugé «inacceptable» le fait que les assaillants soient venus du Ghana et s'y soient repliés, en toute impunité.