Comment convaincre les touristes étrangers à venir passer leurs vacances en Algérie ? C'est la question qui importune les gérants de l'Office national algérien du tourisme (ONAT) et de l'Office national du tourisme (ONT), qui ont participé à la « vente du label Algérie » à l'occasion du Salon mondial du tourisme (SMT), organisé à Paris du 14 au 19 mars derniers. Pour M. Chaoui, assistant du président de Gestour, il n'existe qu'une seule solution : la privatisation. « Nous devons continuer à faire la promotion de nos produits et adapter davantage notre communication en fonction des clientèles visées, mais sans jamais perdre de vue l'objectif de la privatisation de l'ensemble de nos structures hôtelières et touristiques. » Vont-elles trouver facilement repreneurs ? C'est une autre question, commente l'interlocuteur, qui constate tout de même que « la vente de certains hôtels, comme El Hidhab de Sétif, les Zianides de Tlemcen ou L'Orient de Constantine, a été une réussite ». Alors que seuls 2890 étrangers se sont rendus dans le désert en 2005 via les agences de l'ONAT, selon un des directeurs de cet office, les estimations pour l'année en cours semblent être légèrement en hausse. 1500 touristes sont déjà venus dans notre pays au courant de ce premier trimestre, selon toujours le même responsable. Un chiffre ridicule, comparativement aux pays voisins qui enregistrent la venue de millions de touristes chaque année. Les difficultés d'obtenir un visa, doublées de la cherté des circuits (entre 300 et 450 euros la semaine), sans compter le billet d'avion et le climat sécuritaire encore instable, semblent être les principales raisons qui empêchent la relance du tourisme algérien, selon les professionnels. Mais il n'y a pas que cela. Il y a aussi la gestion bureaucratique du secteur. Aucun bureau de représentation touristique algérien n'est ouvert à l'étranger. Contrairement aux autres pays, qui font de la communication de proximité et du lobbying touristique leur cheval de bataille, l'Algérie n'exhibe ses charmes touristiques que lors des salons de tourisme régionaux et internationaux. Pour l'assistant de Gestour, c'est à l'Etat, en collaboration avec les professionnels du secteur, qu'incombe la tâche de dessiner une stratégie de communication touristique à long terme. « C'est ce que nous faisons, d'ailleurs, dans le cadre du Salon du tourisme à Paris et dans d'autres capitales européennes. Nous discutons avec les opérateurs étrangers et nous mettons en exergue les potentialités de notre pays. C'est un travail de longue haleine, mais qui portera ses fruits dans quelques années. » Pour transformer l'Algérie en « puissance touristique » d'ici à dix ans, les gestionnaires du secteur comptent beaucoup sur le tourisme archéologique et cultuel comme produits d'appel. L'intérêt des étrangers à ce genre de voyages commence déjà à se manifester parmi les touristes étrangers, amoureux des sites naturels et historiques. Alors que la priorité de l'Etat est de remettre à niveau les infrastructures touristiques pour ensuite les vendre à bon prix, les professionnels espèrent, de leur côté, plus d'investissements dans la communication afin d'améliorer l'image catastrophique de l'Algérie à l'étranger, une condition jugée nécessaire pour la relance du tourisme.