Quarante-deux bourses pour des projets de mémoires post-gradués viennent d'être accordées aux étudiants de l'université Abderahmane Mira de Béjaïa par des entreprises privées et publiques basées dans la wilaya. La cérémonie de signature des conventions, qui a eu lieu hier au siège du rectorat en présence de la ministre déléguée chargée de la Recherche scientifique, Mme Souad Bendjaballah, constitue le premier pas du genre à l'échelle nationale. A lui seul, le groupe Cevital de Issad Rebrab s'engage à financer vingt projets de mémoires qui auront à traiter de plusieurs thèmes, dont l'énergie solaire, l'électronique et la chimie industrielle. L'entreprise portuaire de Béjaïa (EPB) dégagera, quant à elle, dix bourses pour l'étude de la dégradation du fond marin, la corrosion des installations portuaires, et autres thèmes de mémoire dont celui relatif à la pollution dans le milieu marin. La Sarl Amimer Energy, une société spécialisée dans la fabrication de groupes électrogènes, a signé pour dix bourses autour des thèmes de l'électronique, l'électromécanique et l'électrochimie, tandis que la Somacob a accordé deux bourses pour l'étude de la qualité des agrégats produits par l'entreprise. Mme Bendjaballah, qui a salué l'initiative, a tenu à mettre en valeur la mission principale de l'université à travers l'accumulation des connaissances. « Elle doit continuer à assurer un service public », a-t-elle précisé. Ce qui suppose un financement public. Pourtant en termes de financement, l'université de Béjaïa émet un besoin vital pour le projet d'un bloc de 15 laboratoires de recherche, dont deux à créer, que les pouvoirs publics ont financé sur le Fonds national de la recherche (FNR) à concurrence de 75 millions de dinars. Le projet a un coût prévisionnel global de prêt de 200 millions de dinars. « Nous avons besoin d'argent », a lancé le recteur de l'université qui compte 351 enseignants chercheurs et 192 projets de recherche, dont 118 achevés. Depuis l'expiration de la loi quinquennale de 1998, à la faveur de laquelle 600 laboratoires ont été créés et le financement de la recherche scientifique a atteint 1% du PIB, les pouvoirs publics semblent avoir reconsidéré leur politique. « Le budget de l'Etat n'est pas le tonneau des Danaïdes », a rétorqué la ministre déléguée, qui a suggéré que la recherche scientifique doit trouver ses propres moyens de financement, mis l'accent sur la recherche fondamentale et alerté sur le danger de se concentrer sur les formations professionnalisantes. C'est dans cette logique de double financement public-privé que l'université de Béjaïa est appelée à se hisser au rang de « pôle régional », comme prôné par Mme Bendjaballah.