En dépit du ton alarmant contenu dans les instructions ministérielles destinées aux APC pour relancer le dispositif contre la grippe aviaire, des municipalités continuent à laisser faire, notamment concernant le confinement et la vente de la volaille vivante ou abattue. A ce propos, un responsable des services vétérinaires fera observer qu'il est difficile à Aïn Defla de contrôler les élevages traditionnels notamment en raison de l'éloignement des douars et de leur enclavement eu égard aux moyens disponibles. Par ailleurs, on relèvera que le poulet vivant continue à se vendre et à être abattu sur place, notamment dans les souks et parfois sur la voie publique. En outre, le transport de la volaille dans des conditions hors normes constitue également une source de risques non négligeables. Concernant la consommation du poulet vivant ou cuit, on remarquera que le citoyen à Aïn Defla manifeste toujours le même engouement à quelques exceptions près constatées à Miliana où le tapage médiatique, qui a suivi l'apparition du virus dans le monde, a eu quelques effets. Quant aux prix du poulet, il varie entre 100 DA (poulet vivant) et 160 DA/ kilo (en vitrine) alors que rôti, il coûte entre 400 et 450 DA. La consommation d'œufs se porte elle aussi plutôt bien. Pour preuve, les vendeurs ambulants dans les marchés populaires ou sillonnant les rues et quartiers viennent renforcer les commerces autorisés et tous écoulent ce produit sans aucune difficulté. Mais, dira ce citoyen averti, le danger est peut-être ailleurs. Il fera allusion notamment aux nombreux hérons envahissant les champs à la faveur de la saison des labours. Cependant, fera-t-il remarquer, ce volatile est aussi attiré ainsi que les pigeons sauvages par les décharges publiques. Ainsi, on a pu voir dans une commune à forte densité urbaine un spectacle insolite offert par un héron, un pigeon, un chien errant et un chat tous sur le même tas de déchets ménagers. Du coup, certains craignent que tous les efforts se portent sur le dispositif contre la grippe aviaire au détriment de l'environnement. Celui-ci en constante dégradation aussi bien en milieu rural qu'urbain reflète, selon nos interlocuteurs, le déficit en moyens humain et matériel des APC, mais surtout le peu de crédit accordé par les élus locaux dans plusieurs municipalités à l'amélioration du cadre de vie d'une population, pour qui la médiocrité dans tous les domaines est devenue presque une fatalité.