Un sardinier a coulé vers 3h hier au large des côtes de Béjaïa, entre Tichy et Aokas, et les neuf personnes de son équipage, trentenaire pour la plupart, ont été retrouvés deux heures plus tard dans une barque. Les gardes-côtes ont été alertés de la disparition du bateau par téléphone à 5h05, selon le commandant du groupement territorial de Béjaïa, le lieutenant-colonel Kezoul Amokrane, qui a dirigé l'opération de sauvetage sous la conduite du commandant de la façade maritime Est. Les neuf pêcheurs sont restés isolés en pleine mer deux heures durant avant d'être localisés 20 minutes après le signalement de leur disparition, à un mile de la côte par un patrouilleur équipé d'une caméra infrarouge. Ils ont été retrouvés dans un état de fatigue et de peur, partageant la barque équipant le Wissem, leur sardinier de 10 m. «Leur sang-froid leur a sauvé la vie, affirme à El Watan le lieutenant-colonel Kezoul. On a donc évité de justesse une catastrophe.» «On n'a pas réussi à évacuer l'eau qui submergeait le bateau. Tout s'est passé très vite, en l'espace d'une poignée de secondes le bateau a coulé», témoigne, abattu, le patron du sardinier qui confirme la panne technique mise en cause par les gardes-côtes. Selon ces derniers, la cause probable du naufrage serait une durite de refroidissement dont le dysfonctionnement a occasionné la submersion du sardinier d'à peine 6 ans d'âge, puisque construit en 2006. Selon aussi les gardes-côtes, le bateau était en surcharge avec 110 casiers pleins de sardines. C'est la première fois que les forces navales enregistrent une pareille opération de sauvetage à Béjaïa. Pour ce faire, trois patrouilleurs, une vedette spécialisée en sauvetage et deux semi-rigides ont été mobilisés pour l'opération. Et de Annaba a décollé un hélicoptère SAR, faisant partie des 10 unités acquises par les forces navales au lendemain du triste naufrage du navire le Béchar le 13 novembre 2004.