Depuis une semaine, la wilaya vit au rythme des routes barricadées pour des problèmes liés à la gestion des affaires des communes. Les mouvements de protestation se succèdent à une cadence effrénée. Hier encore, des dizaines d'habitants, des jeunes pour la plupart, pour ne pas dire des gamins, de la cité des 240 Logements (communément appelée Kandahar), à l'ouest de Mila, ont barricadé pendant près de deux heures la RN79 reliant Mila à Ferdjioua. Des protestataires rencontrés sur place nous ont déclaré qu' «aucun responsable ne s'est déplacé pour s'enquérir de leurs doléances». Argument fallacieux, selon le chef de daïra, contacté par téléphone. Et d'expliquer: «En plus d'avoir délégué mes deux secrétaires généraux, je me suis déplacé moi-même sur les lieux, mais en trouvant que la cinquantaine des plaignants est majoritairement constituée de gosses, manipulés par des parties occultes, je me suis ravisé d'engager la discussion avec eux.» Au chapitre des revendications, les riverains exigent la prise en charge du problème scolaire, la réalisation d'une mosquée et le ramassage régulier des déchets ménagers, car, affirment nos interlocuteurs, la poubelle n'est enlevée qu'une fois tous les trois jours. Sur le premier point, le même responsable a souligné être disposé à trouver une alternative au problème de transport scolaire, mais la réalisation d'une mosquée n'est nullement du ressort de l'Etat, selon lui. De leur côté, réclamant le transport scolaire, les villageois de mechta Bouhani relevant de la municipalité de Rouached, s'en sont pris, dans la matinée de la même journée, à la RN77A, en barricadant ce tronçon avec des pneus enflammées et des blocs de pierre. Pour rappel, les riverains de mechta Zanka, dépendant de la même circonscription communale, ont, pour la même revendication, fermé, il y a une semaine, cet axe routier qui relie Ferdjioua à Jijel.