Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a détaillé hier, devant les députés, les priorités de son gouvernement. Le logement, l'emploi, la moralisation de la vie publique et la lutte contre le terrorisme sont les principaux dossiers inscrits dans le plan d'action du gouvernement devant être traités dans l'immédiat, afin, et c'est une évidence, de contenir la grogne sociale. Le pouvoir, explique Abdelmalek Sellal, poursuivra «résolument» la lutte contre le terrorisme. Sellal a emprunté, à cet effet, la phrase chère à Bouteflika : «La main de l'Etat demeurera tendue aux égarés.» Pour le chef de l'Exécutif, il est également du devoir de tout un chacun d'œuvrer à ce que l'Algérie demeure stable et sereine pour consolider la cohésion et l'unité nationale. Le nouveau Premier ministre s'est beaucoup attardé sur la problématique du logement et les émeutes qui éclatent à chaque affichage de listes de bénéficiaires. Le gouvernement s'engage ainsi à réaliser 150 000 logements de type location-vente afin de satisfaire les demandes des citoyens ayant déposé leur dossier dans le cadre de l'ancien programme. L'Exécutif donnera, insiste-t-il, un nouveau souffle au logement locatif, car beaucoup de citoyens ont déposé des dossiers auprès de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL), restés sans suite car le programme prévoyait 20 000 unités seulement. Pour mettre un terme à la pression sur le logement, le gouvernement s'engage à répondre à toutes les demandes «jusqu'à ce qu'il gagne la bataille». Malgré le peu de temps dont il dispose (20 mois seulement avant la fin du mandat du président Bouteflika), Abdelmalek Sellal a fait d'autres promesses à caractère politique, économique et sociale. Dans ce sens, il assure que son gouvernement «œuvrera à encourager l'investissement public et privé et mettra en application les mesures publiques incitatives, dont le recours à des moyens de réalisation étrangers». «Un énorme fossé sépare l'administration et le citoyen» M. Sellal met l'accent également sur la détérioration des relations entre l'administration et le citoyen. «Il n'est un secret pour personne qu'il y a un énorme fossé entre l'administration et le citoyen», déclare-t-il, insistant sur la nécessité de résoudre cette problématique en mettant un terme à la bureaucratie, mais sans définir les actions à mener à cet effet. La lutte contre le chômage est une autre bataille que compte mener le gouvernement Sellal, qui envisage la création «de 3 millions d'emplois entre 2010 et 2014». Abdelmalek Sellal s'engage également à faciliter l'investissement : «Ces mesures permettront la création d'emplois permanents et la création progressive d'activités continues au lieu d'un emploi provisoire.» Le plan d'action du gouvernement souligne également la contribution des instances de promotion de l'emploi rémunéré et la création d'activités par les jeunes entrepreneurs et les entrepreneurs au chômage. Sur le plan économique, le Premier ministre affirme que la seule solution pour préserver le tissu économique est le soutien de l'Etat aux entreprises nationales, qu'elles soient publiques, privées ou mixtes, qui sont créatrices de richesses et d'emplois. Il estime, en outre, que le gouvernement s'apprêtait à octroyer «toutes les facilités aux investisseurs dans le cadre du respect de la loi algérienne», car, ajoute-t-il, «faciliter ne veut pas dire libéralisme». Il promet, dans ce sens, des changements. «Dans les prochains mois, on constatera, et ce, à travers le territoire national, de forts investissements où les Algériens détiendront la majorité devant les investisseurs étrangers», a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, fait savoir que tous les secteurs sont prioritaires dans son plan d'action. «Il y a tellement de priorités que tout est prioritaire. L'essentiel est d'être pragmatique, c'est de réaliser et de ne pas dire et ne rien faire», a-t-il conclu, mettant en exergue l'importance d'être à l'écoute des préoccupations des citoyens.