Les médecins hospitalo-universitaires revendiquent leurs salaires et autres indemnités de 10 mois, et la nomination d'un responsable à la tête de cet hôpital, livré à son sort depuis deux ans. Répondant à l'appel du Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU), les praticiens (tous grades confondus, y compris les médecins résidents) du CHU Saâdna Abdenour de Sétif, ont observé, hier, un sit-in devant la direction générale de l'établissement, lequel est confronté à moult problèmes ayant grandement affecté ses prestations de services. Avant d'entamer cette énième action de protestation, le syndicat a, à travers un communiqué, dont une copie a été transmise à nos bureaux, constaté avec une grande désolation la dégradation progressive des conditions socioprofessionnelles au sein du CHU depuis quelques années. Le document indique que le syndicat n'a cessé d'attirer l'attention de toutes les parties impliquées sur la gravité de la situation afin d'y remédier, et révéler certains problèmes en suspens. «Les médecins hospitalo-universitaires, installés depuis 10 mois sont à ce jour sans salaire (ni rétribution, ni primes); la prime de performance des activités de santé connaît un retard de 3 trimestres (en plus du rappel de 4 années); la rétribution du mois de septembre risque de connaître le même sort qu'en début d'année. Et la liste est encore longue. Le CHU de Sétif est sans directeur général depuis deux ans», peut-on lire dans ce document. Pour redorer le blason de l'institution, le syndicat demande le déblocage rapide de la situation en matière de salaires, rétributions et primes: l'octroi de la prime de performance au taux de 20 % comme convenu avec la tutelle, l'amélioration des conditions d'exercice dans les différents services, notamment des urgences médicochirurgicales (insécurité, manque de médicaments …) et la nomination d'un directeur général avec son staff. Exaspérés par l'indifférence des autorités, des praticiens ne s'empêchent de pointer du doigt les responsables à différents niveaux. «L'incompréhensible manière de faire des responsables de la wilaya et du ministère qui ne se soucient pas de la situation lamentable qui prévaut depuis des années dans l'un des plus importants centres hospitaliers de la région, nous intrigue, nous laisse perplexes. Ceci prouve que la santé de leurs administrés, ceux qui n'ont pas les moyens d'aller se soigner à l'étranger, est leur dernier souci», diront, non sans colère, des professeurs et spécialistes d'un hôpital à l'agonie, faut-il le rappeler pour la énième fois !