L'orientation des élèves de Bazer Sakhra vers le lycée de la localité n'a pas été du goût des parents qui ne veulent plus que leurs enfants poursuivent leur cursus du secondaire à El Eulma, chef-lieu de daïra. La question de l'éloignement de l'établissement est l'argument avancé par les parents mais réfuté par la direction de l'éducation. Ce bras de fer, qui ne dit pas son nom, fait l'affaire de certains «fonctionnaires de la politique» qui profitent du calendrier électoral pour mettre leur grain de sel. Ainsi, les trois paliers de l'enseignement de la localité se mettent en grève. «L'orientation des élèves de Bazer Sakhra vers différents établissements du chef-lieu de daïra et la transformation de la nouvelle école du n°5 en annexe du lycée» sont les propositions des parents qui ont tenu à pointer du doigt certains élus de la commune faisant, selon eux, dans la récupération. «Après une hibernation de cinq ans, un élu qui va certainement postuler pour un autre mandat, ne s'est pas empêché de nous dire ‘‘rani maakoum'' (je suis avec vous)». Cette déclaration n'est ni fortuite ni un cas isolé : tout est bon pour récolter des bulletins. «Nous ne sommes pas dupes, le problème de nos enfants fait l'objet d'une manipulation politicienne qui doit être non seulement démasquée mais dénoncée et condamnée. On n'a pas le droit de faire de la politique politicienne sur le dos de nos enfants qui ne veulent que poursuivre leurs études dans des conditions normales», s'emportent nos interlocuteurs. La situation est presque identique à Bouandas, où des lycéens sont privés de cours. «Nous ne sommes pas contre l'étude du cas par cas des élèves exclus, mais nous ne devons pas passer sous silence la manipulation de certains individus qui voudraient utiliser ce problème à des fins électoralistes. Pour des desseins inavoués, on intimide les élèves qui veulent poursuivre leurs études le plus normalement du monde», indiquent des parents d'élèves de Bouandas. Abdelaziz Ghanem, le directeur de l'éducation, qui a animé, mercredi, une conférence de presse, a bien voulu aborder ce sujet : «Même s'il n'est pas aisé de scolariser aussi facilement une population de 356 827 élèves, nous avons pu assurer une rentrée scolaire normale. Ceci ne veut nullement dire que tout est parfait. Pour rapprocher l'école des élèves et réduire la déperdition scolaire en zones enclavées, les pouvoirs publics ont réussi à faire du projet ‘‘une commune-un lycée'', une réalité à travers les coins de la wilaya de Sétif disposant de 80 lycées, 215 CEM et 840 écoles primaires. Le lycée de Bazer Sakhra s'inscrit dans cette perspective. Pour des raisons subjectives, les parents de la localité ne veulent pas scolariser leur enfant au niveau de l'établissement. Dire que la demi-pension et le transport scolaire sont assurés. L'argumentaire de la distance séparant l'établissement des domiciles des élèves est discutable pour ne pas dire infondé», souligne le premier responsable du secteur. Evoquant le cas de Bouandas, il déclare : «Exclus, des ex-lycéens de Bouandas et Boussallem veulent nous forcer la main pour réintégrer le lycée alors que ce dossier est du ressort de mes collègues enseignants ne pouvant travailler dans des divisions plus que surchargées.» Le directeur de l'éducation revient également sur la surcharge des divisions du secondaire : «L'arrivée des deux groupes de la réforme du système éducatif et les excellents résultats enregistrés par la wilaya à l'examen du BEM sont à l'origine de la surcharge de bon nombre de lycées. La réception en décembre prochain de trois nouveaux lycées va quelque peu atténuer la pression. Le retard dans la livraison des nombreux établissements (25 lycées, 17 CEM et 50 écoles primaires) en cours de réalisation met la pression sur le secteur qui ambitionne à moyen terme de fonctionner avec des divisions de 15 élève au primaire et 18 au moyen et au secondaire.»