Un vibrant hommage a été rendu, mercredi après-midi, à feu Abderrahmane Faredheb. Un enseignant universitaire à la faculté des sciences économiques d'Oran et militant invétéré de la paix et de la justice sociale, lâchement assassiné le 26 septembre 1994 près de son domicile par des terroristes islamistes. C'est à l'initiative du club «Cogitation» pour la promotion de la littérature et de la philosophie et en présence de la fille de M. Faredheb, témoin de l'assassinat ignoble de son père, que d'anciens collègues, étudiants, amis ou encore compagnons de route se sont regroupés pour se souvenir de l'homme et son parcours scientifique, politique et syndical. Diplômé en sciences économiques de l'université d'Alger, c'est à la prestigieuse université de Grenoble qu'il obtiendra son doctorat avant de rejoindre la dynamique faculté des sciences économiques d'Oran. Imprégné des idées de progrès et de justice sociale, il rejoindra très vite l'ancien Parti d'Avant-Garde Socialiste (PAGS) et en deviendra l'un de ses membres les plus en vue. L'émotion, déjà palpable au début de la cérémonie et qui a atteint son comble à la lecture de l'oraison funèbre, n'a pas empêché les participants de saluer la modestie du personnage, «sa discipline inégalable, son refus du travail mal fait et son dévouement pour ses étudiants». «On l'accusait souvent de dogmatisme mais il était surtout d'une immense sincérité vis-à-vis de ses idées», nous dira un de ses anciens collègues. En effet, connu pour son engagement politique, c'est aussi une œuvre scientifique majeure qu'il laissera à la postérité et qui «renferme les solutions à la crise que nous vivons aujourd'hui». Précisons que l'Enset, qui devait accueillir cette activité, l'a tout bonnement interdite à la dernière minute. C'est L'association «Le petit Lecteur» qui a sauvé cet évènement en mettant finalement à la disposition des organisateurs sa bibliothèque à Miramas. M. Adnane Hadj Mouri, principal initiateur de l'idée, nous apprendra qu'à l'inverse, l'université de Grenoble a donné le nom de Fardeheb à l'un de ses amphis. L'université rate ainsi l'occasion de se rehausser en rendant hommage à l'un de ses membres les plus illustres et les plus dévoués. Malgré tout, l'activité a été une véritable réussite à tous les niveaux avec un seul mot d'ordre à retenir : «Plus jamais ça !»