Des enseignants ont été empêchés d'assurer la surveillance des épreuves. La grève des enseignants de l'université Saâd-Dahleb de Blida, qui aura duré plusieurs semaines suite à l'appel au boycott lancé par le Cnes, se poursuit au niveau de quelques facultés tout en prenant des tournures graves, compromettant par là même sérieusement l'avenir des étudiants. En effet, des enseignants, à l'instar de ceux qui exercent au niveau de la faculté d'économie, n'ont pas voulu rejoindre leurs postes hier en dépit de la réunion, jugée positive qui avait regroupé, lundi, le Cnes avec la tutelle. Ils ont d'ailleurs informé les étudiants que les examens n'auront pas lieu. En sus, des enseignants, qui ont repris leur travail à partir de cette semaine et dont la reprise avait coïncidé avec les examens de fin d'année, et ce, suite à une réunion qui les a regroupés avec le nouveau recteur de l'université de Blida, en l'occurrence M.Baba Ahmed Abdellatif, ont été empêchés d'assurer la surveillance des épreuves par des collègues ainsi que par des étudiants manipulés, qui veulent toujours maintenir l'arrêt de travail. Des étudiants ont été également sommés avec force par des enseignants grévistes de quitter les amphis, cela au mépris des règles déontologiques les plus élémentaires, sachant que l'adhésion à une grève ne peut être imposée par la force. Des cas graves sont à signaler au niveau des facultés qui connaissent un nombre important d'étudiants pour que «les détracteurs» puissent avoir plus d'impact, à l'exemple des facultés d'économie, de droit, langues et des sciences sociales. «Des enseignants ont été obligés de quitter l'amphithéâtre et de ne pas surveiller les étudiants au niveau des facultés des sciences administratives et économiques. Les étudiants ont, à leur tour, été également forcés de quitter les salles d'examen, cela dans un climat de perturbation et de confusion indescriptible», nous dira une enseignante. Notre interlocutrice nous a déclaré ne pas comprendre pourquoi les éléments ayant opté pour la grève veulent que leurs collègues leur emboîtent le pas en les suivant dans leur démarche. Selon une source émanant d'enseignants de l'université de Blida, laquelle n'a d'ailleurs jamais connu une grève d'une telle ampleur, et dont la section Cnes n'a jamais fait preuve d'une aussi grande efficacité et influence concernant l'appel à la grève, des anciens syndicalistes seraient derrière tout ce mouvement, car ils sont mus par «des intérêts personnels dans la mesure où ils aspirent à tout prix à décrocher des postes de responsabilité au niveau des facultés». Côté Cnes, on accuse l'administration de forcer les enseignants grévistes à reprendre leur poste par tous les moyens. Police, gendarmerie et autres éléments, qui sont venus de l'extérieur de l'université, ont été mobilisés, d'après des enseignants grévistes, pour les intimider et les menacer. «On a même reçu des SMS dans nos portables visant à nous intimider», lit-on dans un rapport du Cnes.