Les Marocains, premiers au top du classement des immigrés clandestins attirés par l'Algérie. Ils sont nombreux à être entrés illégalement en Algérie depuis le début de l'année 2012. Près d'un tiers des personnes arrêtées par les services de sécurité durant les six premiers mois de l'année sont de nationalité marocaine. 540 Marocains sur 1604 personnes arrêtées par la police nationale pour immigration clandestine ou séjour irrégulier. Une première. Alors qu'en 2010 et en 2011 ils arrivaient toujours en troisième position, loin derrière les Nigériens et les Maliens, qui étaient beaucoup plus nombreux, la tendance semble s'inverser. Ils traversent les frontières ou arrivent par avion pour s'installer ou travailler temporairement pour la plupart à Tlemcen, Oran et dans les autres villes de l'Ouest. Tlemcen, ville frontalière du Maroc, a d'ailleurs connu le plus grand nombre d'arrestations pour immigration clandestine cette année, avec 721 cas enregistrés, raflant la mise à la ville du Sud, Tamanrasset, qui a toujours été en tête du classement des wilayas les plus touchées par le phénomène. Ainsi, la police a traité 914 affaires d'immigration clandestine, dont 226 cas de comparution directe, 309 expulsions, 69 transmissions au parquet, sur un total de 1604 personnes arrêtées. Près de 34% sont des Marocains. Pourquoi les Marocains sont-ils de plus en plus nombreux à venir s'installer illégalement en Algérie ? Parce qu'ils représentent une source de main-d'œuvre de plus en plus appréciée, ce sont notamment des artisans travaillant dans le bâtiment. Ils font le bonheur des notables de la région ouest (Maghnia, Tlemcen, Oran…) et pour pas cher. Mosaïque, maçonnerie, plâtre, peinture, ils viennent parfois munis de leur propre matériel pour faire valoir leur rigueur d'artisan auprès d'entrepreneurs algériens très sensibles à leur qualité de service. Les Algériens qui les embauchent, trop habitués à une main-d'œuvre algérienne irrégulière et dispendieuse, s'en réjouissent. Les réseaux de passeurs qui assurent la traversée de la frontière algéro-marocaine, pourtant fermée, semblent, eux aussi, en tirer profit. Sauf que la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a tout récemment créé 11 brigades de recherche et d'investigation sur l'immigration clandestine, quatre d'entre elles sont déjà opérationnelles, les autres attendent leur mise en place. De quoi inquiéter plus d'un.