L'évolution préoccupante de l'immigration clandestine africaine a mis bien dans l'embarras les autorités algériennes. Les frontières du pays sont devenues le point de transit pour les trafiquants de carburant. Des quantités énormes de gasoil, destinées à être acheminées vers la Tunisie et le Maroc ont été saisies par les services de la Gendarmerie nationale. En termes de chiffres, plus de 1 300 litres de gasoil ont été récupérés dans la wilaya de Tébessa et ce, dans deux jours seulement. Plus explicite, le communiqué de la Gendarmerie nationale, adressé à notre rédaction, fait état d'une activité illégale de personnes sur la frontière de l'est et l'ouest du pays. Dans la commune de Bir El-Ater, wilaya de Tébessa, les gardes-frontières de la même localité ont pu récupérer, le 13 avril dernier, 23 jerricans d'une contenance globale de 441 litres de gasoil, abandonnés par un contrebandier qui a réussi à prendre la fuite à la vue des gendarmes, indique le communiqué. Une journée après, soit le 14 du mois en cours, les gardes-frontières de la même commune ont récupéré également 25 jerricans d'une contenance de 500 litres de gasoil, dissimulés dans des buissons par des contrebandiers. Le même jour et au cours d'une embuscade tendue au lieudit El-Berka El-Beïda, de la commune d'Aïn Zerga, les gardes-frontières ont récupéré dix autres jerricans d'une contenance globale estimée à 200 litres de carburant, destinés à être acheminés vers la Tunisie. Dans la commune d'El Kouif, les gardes-frontières ont saisi 140 litres d'essence destinés aussi à la contrebande. Par ailleurs, vu l'importance des quantités de carburant destinées à l'importation clandestine et illégale, une enquête a été ouverte par les services de la Gendarmerie nationale afin de faire la lumière sur cette affaire. Par ailleurs, sur les frontières ouest, les gardes-frontières d'El Bouihi et d'El Abed à Tlemcen ont récupéré 690 litres de gasoil, tandis que deux autres quantités évaluée à 540 et à 240 litres de mazout ont été également récupérées dans les communes de Boukanoun et de Maghnia. Quant au sud du pays, les éléments d'une unité militaire en patrouille à Adrar ont appréhendé, le 15 avril dernier, deux personnes sur la RN 5 transportant 1170 litres d'essence destiné à la contrebande. Sur le volet immigration clandestine, les brigades de Gendarmerie nationale ne cessent d'interpeller des étrangers en situation irrégulière, mais aussi en possession de faux papiers. Le 12 avril à El Menia (Ghardaïa), quatre Guinéens et deux Béninois ont été présentés devant le procureur de la République près du tribunal d'El Ménia pour immigration clandestine et faux et usage de faux. Le 16 du mois en cours, la brigade de Gendarmerie d'In Salah (Tamanrasset) a présenté devant le procureur de la République près la cour locale, un ressortissant nigérien pour immigration clandestine. Le même jour, cinq Nigériens et huit Algériens ont comparu devant le même tribunal pour immigration clandestine, contrebande et infraction à la législation de change. Le flux important et l'évolution préoccupante de l'immigration clandestine africaine a mis dans l'embarras aussi bien les autorités algériennes que les «pays de transit» (l'Algérie et le Maroc principalement). D'ailleurs, l'Algérie a arrêté en 2004 quelque 6 217 personnes en situation illégale.