Les centaines de millions de dinars allouées chaque année dans le cadre de l'amélioration du cadre de vie et l'aménagement de la cité n'auront pas servi à redorer le blason d'une ville où le revêtement de la chaussée ne figure pas sur la liste des priorités. Il est pourtant facile de mesurer l'ampleur du problème à travers les embouteillages et les dégâts occasionnés aux véhicules. L'état poussiéreux des routes et les eaux stagnantes qui n'en sont que la conséquence, n'honorent pas non plus le chef-lieu d'une wilaya où l'argent coule à flots. A la rue Braktia Abderrahmane, les automobilistes avisés doivent impérativement marquer un arrêt avant de partir vers la rue Frantz Fanon sous peine d'aller droit vers un abîme. «Une famille de Annaba a passé toute la nuit clouée dans ce gouffre à peine signalé par des objets hétéroclites dressés par des citoyens pour prévenir les personnes étrangères à la ville », nous confie un chauffeur de taxi. Il y a plus de deux mois, une entreprise privée dite des plus performantes en matière de rénovation des réseaux de canalisation des eaux a éventré des dizaines d'artères principales sans jamais recouvrir la chaussée desdites rues. Des fosses interminables et des amas de terre perturbent la circulation routière et causent des accidents. L'entrepreneur que l'on dit appartenir à la caste des privilégiés, prend tout son temps pour remédier à la situation et les autorités font semblant de ne rien voir. Le citoyen en pâtit.