Dans ses réponses aux députés, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réitéré la volonté du gouvernement d'exploiter les réserves de gaz et de pétrole de schiste, confirmant ainsi ce qui est inscrit dans son programme, à savoir l'intensification de l'effort d'exploration aussi bien pour les hydrocarbures conventionnels que les ressources non conventionnelles. Auparavant, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, avait exposé, à travers la radio, la démarche concernant les hydrocarbures non conventionnels. Cette démarche est conçue en trois phases : évaluation des ressources, réalisation d'études pilotes pour analyser l'aspect commercial et étude de l'aspect environnemental avant la décision d'exploitation. La décision de valoriser les réserves des hydrocarbures non conventionnels procède d'une démarche stratégique qui consiste d'abord à ne pas prendre de retard par rapport aux nouvelles technologies qui sont développées dans le secteur de l'énergie. Surtout qu'en matière de réserves, le potentiel en place dans notre pays est considéré comme très important. Le deuxième aspect qui a présidé au choix de valoriser les hydrocarbures non conventionnels est la nécessité d'assurer la sécurité énergétique du pays à long terme, y compris pour les générations futures en sachant que la durée des réserves de pétrole conventionnel est d'environ 18 ans et celle du gaz conventionnel d'environ 50 ans. La sécurité énergétique passe par le renouvellement des réserves. Des groupes pétroliers géants avaient investi plusieurs milliards de dollars pour acquérir des parts dans les champs d'hydrocarbures aux Etats-Unis «pour apprendre», selon l'expression du PDG de Total. Notre pays ne peut pas rester en marge de cette révolution, ne serait-ce que pour apprendre et maîtriser ces nouvelles technologies, bien que le forage horizontal est pratiqué depuis deux décennies en Algérie et même la fracturation dans certains cas. Le fait que les gisements de gaz non conventionnels dans notre pays se trouvent éloignés des agglomérations constitue un facteur positif. Les inquiétudes nées de la fracturation hydraulique peuvent disparaître grâce aux solutions que ne manqueront pas de trouver les scientifiques et les chercheurs aussi bien sur le plan environnemental que sur le plan technologique. Récemment encore, une compagnie américaine basée à Houston a déclaré des expériences qui aboutiraient à l'élimination de l'eau et des produits chimiques pour la fracturation. Cette méthode utiliserait l'hélium liquide sans produit chimique. Nommée «Extraction Exothermique» ou «Zero Water Fracking», elle aurait déjà été adoptée par le Mexique. Elle a été développée par une compagnie américaine en Chine et testée ensuite au Texas. Une autre compagnie qui a testé la fracturation avec du propane à Eagle Ford aux Etats-Unis a obtenu de bons résultats. Le gaz est récupéré. Tout ça pour dire que l'industrie ne peut ignorer les problèmes environnementaux, si elle veut améliorer le confort des citoyens en mettant à leur disposition l'énergie.