Les acquéreurs des 120 logements sociaux promotionnels (LSP) d'Azeffoun, à 63 km au nord-est de Tizi Ouzou, sont en colère. Et pour cause, c'est la deuxième fois, cette année, qu'ils viennent d'observer, au 1er octobre courant, un sit-in de protestation devant le siège de la daïra où ils clament à travers des banderoles : «Donnez-nous nos clés ! 5 ans Barakat !». Ces logements, rappelle-t-on, sont achevés et réceptionnés tout récemment, mais un différend entre les promoteurs et les acquéreurs empêche la remise des clés (voir El Watan du 23 juillet dernier). Le promoteur exige une majoration de 9% sur le prix de cession des logements, eu égard à l'augmentation des prix des matériaux de construction ainsi qu'aux salaires des travailleurs. Les acquéreurs quant à eux, refusant de payer, exigent des justifications sur lesdites augmentations, arguant que les gros œuvres des bâtiments ont été achevés en 2010, soit bien avant les augmentations en question. «Et même si augmentation il y a, jamais elles n'auraient atteint le taux de 9%», fulminent-ils. De plus soutiennent nos interlocuteurs, il existe un organisme, le Centre national d'assistance technique (CNAT) en l'occurrence, qui est habilité à calculer la majoration des coûts à base des augmentations des prix des matériaux ou des salaires. «Que le promoteur ramène une justification émanant du CNAT, nous le payerons cash», diront ces acquéreurs au chef de daïra, qui a daigné les recevoir après plusieurs heures d'attente. Tentant vainement une médiation par un arrangement à l'amiable, l'administrateur de la daïra n'a finalement réussi à convaincre les protestataires que par son engagement à transmettre leurs exigences au promoteur. Les acquéreurs, dont la colère a été exacerbée par le promoteur qui venait d'ester en justice quatre membres de l'association pour refus de payer la majoration, ont décidé de temporiser en reportant leur décision pour des actions autrement plus radicales pour jeudi prochain. Peu convaincus par les résultats de leur entrevue avec le chef de daïra, les acquéreurs comptent saisir tout de même le wali de Tizi Ouzou sur ce problème.