L'Algérie est très attachée aux utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique. Elle a contribué significativement aux efforts engagés par l'Organisation des Nations unies (ONU) afin de permettre à tous les Etats, notamment à ceux en voie de développement, de bénéficier des avantages de la recherche scientifique dans le domaine spatial. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Mohammed Bedjaoui, à l'occasion de l'ouverture, hier à l'hôtel El Aurassi, du séminaire sur le droit spatial international et la législation nationale. Un séminaire organisé par l'Agence spatiale algérienne (ASAL) en collaboration avec le bureau des affaires spatiales de l'ONU. « La contribution de l'Algérie, en tant que membre à part entière du comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique, a pour objectif également de réduire le fossé digital numérique entre le Nord et le Sud », a-t-il expliqué. Le débat sur le droit spatial international ne doit pas, selon M. Bedjaoui, rester l'apanage des pays nantis ayant conservé, pour longtemps, l'exclusivité des technologies spatiales et des programmes spatiaux les plus ambitieux. « Pas question donc ni de planter un drapeau ni de procéder à une dénomination qui signifieraient un acte d'appropriation, à partir du moment où l'homme foule une terra incognita jusque-là. Le temps des conquistadors est bien fini », a-t-il martelé. Les Etats tiers, notamment les pays africains s'ouvrent avec l'ère de la globalisation, a-t-il souligné, de nouveaux défis jalonnés par une forte tendance d'intégration des préoccupations économiques dans le droit de l'espace. Cela est, d'ailleurs, favorisé par les traités et les principes de l'ONU, relatifs à l'espace extra-atmosphérique. Ces derniers consacrent le principe de l'exploration pacifique de l'espace en question, y compris la lune et les corps célestes pour le bien de tous les pays quel que soit le stade de leur développement. « La privatisation et la commercialisation des activités spatiales, notamment dans le domaine des télécommunications ont, dans une certaine mesure, relégué les Etats au rang d'acteurs secondaires, face aux opérateurs privés, présents dans des questions, telles que la propriété intellectuelle, l'utilisation de l'orbite géostationnaire, la multiplication des débris spatiaux, ou encore l'exploitation commerciale de l'espace et des voyages spatiaux », a-t-il ajouté. L'Algérie, a dit le chef de la diplomatie, du fait de sa position géostratégique et son adhésion aux différentes organisations internationales, accorde un intérêt particulier aux technologies spatiales. La création, en 2002, de l'ASAL s'inscrit, selon lui, dans sa volonté de développer cette technologie dans le but d'assurer la sécurité nationale. Le séminaire en question rentre aussi dans le cadre du programme spatial national (2006-2020), visant à développer, à moyen terme, les systèmes spatiaux des applications spatiales au développement durable. L'Algérie a, rappelons-le, ratifié une convention et en a signé une autre sur les 5 conventions internationales régissant le domaine. Selon Azzedine Oussedik, DG de l'ASAL, le programme spatial national est en préparation et sera présenté au Conseil du gouvernement prochainement. L'Algérie, a-t-il affirmé, prépare le lancement de Alsat 2 et Alcomsat 1.