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L'Algérie revendique la protection des pays non dotés de l'arme nucléaire Devant les risqueS de prolifération nucléaire et les dangers de son utilisation
Par la voix de son représentant permanent auprès de l'office des Nations unies et des organisations internationales en Suisse, Idriss Jazaïry, l'Algérie a appelé à protéger les pays non dotés de l'arme nucléaire contre toute menace de l'utilisation de ces armes, à travers la création, dans un premier temps, de zones dénucléarisées. Se basant sur le fait que “les puissances nucléaires reconnaissent, en principe, le droit de prémunir les Etats non dotés de l'arme nucléaire contre l'emploi ou la menace de l'emploi de ces armes”, Idriss Jazaïry s'est interrogé alors : “Pourquoi ne pas reconnaître à nos Etats le droit d'obtenir des garanties à cet effet dans le cadre d'un instrument juridique international contraignant ?”. Partant de cela, le représentant algérien soulignera dans son intervention devant la conférence du désarmement à Genève que “l'Algérie accorde la plus grande importance à la question des garanties de sécurité à donner aux Etats non dotés de l'arme nucléaire, les mettant à l'abri de l'emploi ou de la menace de l'emploi de ces armes”. Réaffirmant l'attachement de l'Algérie à “faire avancer les travaux de la conférence du désarmement”, tout en insistant sur le fait qu'elle “n'épargnera aucun effort pour aider à la libérer d'un blocage qui n'a que trop duré”, il mettra en garde contre le risque de prolifération nucléaire en raison de “l'inquiétude que suscite l'existence de 27 000 têtes nucléaires dont 2 000 prêtes à être lancées”, Idriss Jazaïry fera remarquer que les pays non dotés de cette arme, dont l'Algérie, “sont en doit d'exiger des pays qui la détiennent, de donner effet aux engagements souscrits et de prendre les mesures systématiques et progressives dans la voie du désarmement nucléaire”. Dans cette perspective, l'Algérie propose la mise en place d'un organe subsidiaire, en vue de négocier un instrument international “juridiquement contraignant” sur les garanties de “sécurité négative”. Une fois opérationnel, cet organe devra engager des discussions “qui nous conduiraient, à terme, à des négociations, en vue de mettre l'espace extra-atmosphérique à l'abri de toute tentation de militarisation”, a estimé, M. Jazaïry. Il justifiera cette revendication par le fait qu'elle “n'est pas exorbitante”, et qu'elle n'est qu'une “contrepartie légitime au renoncement définitif des Etats non dotés de l'arme nucléaire à l'option militaire de l'atome”. Le diplomate algérien soutiendra que “les assurances que nous recherchons atténueraient l'asymétrie sécuritaire entre les pays nucléaires et non nucléaires et conforteraient les Etats non dotés de l'arme nucléaire dans leur choix humaniste”. Estimant que “les priorités des uns et des autres doivent être prises en considération de façon à assurer une sécurité non diminuée pour tous”, il reconnaîtra que “le droit de chaque pays membre de formuler les préoccupations en rapport avec sa sécurité nationale”, tout en appelant à éviter des “démarches amalgamant le droit de résistance contre l'occupation, reconnu par les Nations unies, et le terrorisme”. Idriss Jazaïry insistera pour faire comprendre que le programme de travail que “nous cherchons à élaborer, (...) doit procurer le sentiment de sécurité à tous nos Etats”. Revenant sur la mise en place de zones dénucléarisées, il dira que cela constitue, une “étape importante, en vue de mettre le monde à l'abri du péril nucléaire”. Soulignant, dans le même ordre d'idées, l'urgence de mettre en place une zone exempte d'armes nucléaires au Moyen-Orient, notamment dans le contexte très tendu qui prévaut actuellement dans la région, il déplorera toutefois, le fait que cet objectif “n'ait pu être réalisé, du fait du refus d'Israël de ratifier le Traité de non-prolifération (TNP) et de soumettre ses installations nucléaires au régime de garanties de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique)”. Et “c'est là que réside présentement le réel péril nucléaire au Moyen-Orient et nul par ailleurs”, clamera-t-il. Enfin, il estimera que le combat pour l'élimination des armes nucléaires “doit associer toutes les composantes de la communauté internationale”, afin de “préserver la sécurité du monde et de l'humanité tout entière”. K. ABDELKAMEL