Diplômée de l'Université intercontinentale américaine (Londres) en arts appliqués depuis 1992 et titulaire d'un diplôme de confection vestimentaire et de coordination de mode à l'Université SNDT (Mumbai) depuis 1989, Sangeeta Desai est une styliste indienne de haut talent. Durant un an, elle fait un apprentissage chez Dalton fashions (sous licence Benetton Inde). En 1990-1991, elle commence à travailler indépendamment et lança sa propre griffe - Sangeeta Desai - pour sa société Signature Colors, en exposant des créations dans des galeries d'art. Plus tard, elle a poursuivi ses études à Londres. De retour en Inde en octobre 1992, elle relance son label, grâce à une petite unité de production. Aujourd'hui, elle est responsable de sa propre marque - Sangeeta Desai - ainsi que de The S factor, avec des collections de haute couture et de prêt-à-porter. Elle dirige un atelier de haute qualification, avec des ouvriers en broderie, en coupe et en couture. Aujourd'hui, la distribution de ses créations se fait dans les grands magasins et dans des boutiques partout en Inde et à Londres. Depuis l'adolescence, elle aimait s'habiller, dessiner des modèles et confectionner ses propres vêtements pour des occasions spécialisées. « j'étais très appréciée par mes amis et ma famille, pour mon intuition dans la conception. Cela m'a conduite à étudier la création de mode... et l'on connaît la suite », confie-t-elle. Sangeeta estime que les Indiens se sentent de plus en plus concernés par la mode. « Etre à la mode, être élégant n'est pas réservé aux membres de la haute société ou aux célébrités ; même les jeunes hommes et les jeunes femmes des classes moyennes ressentent, aujourd'hui, le besoin de montrer une belle apparence et de bien s'habiller en toute occasion. Pour ceux qui ont de gros moyens, il y a une liste infinie de designers très célèbres, qui ne se limitent pas seulement au marché indien, mais qui rencontrent aussi un grand succès international. » La conception et la création d'un nouveau modèle, pour la styliste implique beaucoup de réflexion, d'imagination et de créativité. Il faut, dit-elle, lâcher la bride à son imagination, mener sa réflexion au-delà des limites habituelles. D'habitude, une ligne est créée selon un thème particulier ou concept particulier. « On donne forme au concept dans les vêtements, l'agencement des couleurs, les coupes, les textures, les décorations, etc. » Elle est inspirée par beaucoup de choses, en l'occurence par la nature, par le temps, les couleurs vibrantes, brillantes, par la musique, la spiritualité, bref, par des flux créatifs. A la question de savoir si la mode est un aspect important de la vie des femmes indiennes, elle révèle que les femmes indiennes ne veulent plus accepter de concessions à leur liberté. Elles veulent être indépendantes ; elles veulent avoir la liberté de vivre leur vie à leur façon. Les Occidentaux associent systématiquement dans leur esprit femme indienne et sari. Le sari, explique-t-elle est le costume national de l'Inde et les femmes indiennes l'ont porté depuis bien des siècles. Mais la femme indienne moderne a fait un long chemin depuis lors. Aujourd'hui, elle ne se limite plus au seul sari, mais elle peut porter avec beaucoup de grâce et d'allant toutes sortes de tenues, indiennes ou occidentales. Le sari lui-même n'est plus seulement un vêtement rural ou typiquement indien, il peut prendre tant de formes. Le sari peut être conçu pour sembler très traditionnel et « ethnique ». Sangeeta a conçu beaucoup de vêtements inspirés du sari. Les divers drapés du sari constituent une très bonne base pour l'innovation. La styliste confie que l'Inde a réellement parcouru un long chemin depuis son indépendance, et chaque année qui passe la fait progresser dans tous les domaines, qu'il s'agisse de la technologie, de la science, de la médecine, de l'informatique et même de la mode, et ce à pas de géant.