Le dernier feuilleton du Comité olympique algérien (COA), né de la correspondance adressée par le Comité olympique international (CIO), le 4 octobre 2012, continue d'agiter la sphère sportive nationale qui n'en finit pas de constater, impuissante, la descente aux enfers de l'instance qui cristallise depuis des années des luttes sournoises pour l'entrée ou le maintien en son sein de «dirigeants sportifs», portés sur l'intrigue. La dernière affaire, révélée par El Watan dans les éditions de samedi et dimanche, atteste du malaise qui n'arrête pas de secouer le COA depuis un certain temps. Cette fois, tout est parti de l'AG du 29 septembre 2012 qui a mis dos à dos les parties et protagonistes dans cette affaire. Le président en poste, le docteur Rachid Hanifi, qui n'entend pas se plier à la volonté de ceux qui réclament son départ, ne semble pas trop inquiet des attaques de ses adversaires qui se comptent d'abord au niveau du comité exécutif du COA. Ces derniers et ils sont majoritaires au sein du comité ont été rejoints par nombre de présidents de fédérations olympiques et autres, réclamant depuis des mois, son départ de la tête du COA. Dans cette guerre des tranchées, tous les coups semblent permis. L'AG de la fin du mois de septembre a donné l'occasion aux deux camps de monter au créneau. Alors que le président Rachid Hanifi nie avoir solliciter le CIO (voir El Watan du 7 octobre 2012), il est confondu par la phrase suivante qui accompagne le texte qu'il a adressé à Jérôme Poivey du CIO «Cher Jérôme, je vous adresse, en pièce jointe, un rapport synthétisé de la réunion de l'AGO, programmée pour ce jour et malheureusement avortée. Avec mes salutations respectueuses. Pr Rachid Hanifi.» Ces lignes transmises par le président du COA au CIO sont explicites. Il s'agit bel et bien d'un rapport sur l'AG du 29 septembre 2012. Les adversaires du président du COA n'ont pas laissé passer l'occasion de «souligner la contre-vérité dont il s'est rendu coupable vis-à-vis du CIO et du COA» déplore un membre de cette AG. Ceux qui ne veulent plus de Rachid Hanifi à la tête du COA ont saisi cette aubaine pour contre-attaquer et «alerter le CIO sur les agissements d'un président qui s'est placé au dessus des règlements et de la Charte olympique » souffle un autre. Afin de permettre au CIO de bien apprécier l'ensemble des éléments de ce dossier, la secrétaire générale du COA, Z'hor Guidouche, ancienne internationale et capitaine de l'équipe d'Algérie dames de handball, a transmis à Lausanne le P.V de l'AG du 29 septembre 2012 ou « elle décrit fidèlement le déroulement de cette assemblée ainsi que les interventions enregistrées ce jour- là », indique une source proche du dossier. La correspondance adressée par le COA au CIO, par Z'hor Guidouche, conteste et contredit la version de Rachid Hanifi selon laquelle «l'AG n'a pu aller à son terme.» Le rapporteur des activités de la session note dans sa lettre «soumis au vote part le président du COA, l'ordre du jour a recueilli les résultats suivants : 10 membres ont voté pour et 29 contre dont 19 fédérations olympiques et une abstention. Rejeté par la majorité des membres, l'ordre du jour n'ayant pas été approuvé, le président du COA met fin aux travaux de l'AGO et annonce la convocation d'une AGE dans les délais statutaires.» Le CIO va à présent devoir faire avec la correspondance adressée par la secrétaire générale du COA pour voir plus clair dans cette affaire, encore une, qui ternit un peu plus l'image du Comité olympique algérien. Ce dernier est le grand perdant. L'option la mieux indiquée serait, peut-être, que tous partent et laissent la place à une autre catégorie et génération de dirigeants.