Le Comité olympique algérien (COA) n'en a pas fini de manger son pain noir. Une semaine après l'assemblée générale, le 29 septembre, qui s'est achevée en queue de poisson, l'instance sportive algérienne a été destinataire d'une correspondance du Comité international olympique (CIO), daté du 4 octobre 2012, signée conjointement par Pere Miro (directeur du département des relations avec les comités nationaux olympiques) et Lassana Palenfo, président de l'ACNOA, qui préconise une série de mesures pour sauver les meubles au COA. En préambule de la lettre, les deux responsables cités indiquent : «Nous avons été informés de la situation éminemment regrettable qui prévaut actuellement au sein du Comité olympique algérien et notamment du fait que l'assemblée générale du 29 septembre dernier n'ait pu aller à son terme.» Dans son édition d'hier (samedi 6 octobre 2012), El Watan a fait état de cette correspondance. Dans un entretien téléphonique, quelques heures après la publication de l'information, le président du COA, le docteur Rachid Hanifi, confirme «la réception de la lettre du CIO qui fait suite à un appel que le CIO a reçu de la part d'un individu ou d'une partie qui l'a informé de ce qui s'est passé le 29 septembre dernier, lors de l'assemblée générale du COA». A travers cette déclaration, le président du COA indique qu'il n'est pas à l'origine de la réaction du CIO. Interrogé sur la rapide réaction du CIO qui intervient, rappelons-le, une semaine après la réunion indiquée, l'intéressé affirme : «Ce n'est pas moi qui ai contacté le CIO. J'ai seulement répondu.» Cette déclaration ne résiste pas au passage suivant accompagnant la lettre du CIO datée du 4 octobre, qui est un message que le président du COA a adressé à Jérôme Poivey (CIO), le 29 septembre à 16h37 : «Cher Jérôme, je vous adresse, en pièce jointe, un rapport synthétisé de la réunion de l'AGO programmée pour ce jour et malheureusement avortée. Avec mes salutations respectueuses, le professeur Rachid Hanifi.» Cette phrase confond Rachid Hanifi et prouve qu'il a bel et bien «alerté» le CIO sur ce qui s'est passé lors de cette fameuse assemblée générale. Quel était l'intérêt de ses «adversaires» de saisir le CIO, alors que le problème est en voie de règlement et qu'il s'agit d'une question de jours (15) seulement pour assister au dénouement de cette crise ? Un membre de l'assemblée générale, qui a pris connaissance de la lettre du CIO, s'insurge «contre les pratiques abjectes de ce président du COA qui s'est empressé de saisir le CIO pour garder son ‘trône' à coups de mensonges et contrevérités, lui qui pestait contre ceux qui, jadis, alertaient le CIO ou la FIFA sur les dépassements et violations des règlements, il n'a pas hésité un instant à recourir au même procédé qu'il dénonçait. Il s'accroche misérablement à une branche que l'assemblée générale a sciée. Le COA a déjà tourné la page de son mandat.» La lettre du CIO ne va pas arranger les affaires du COA, du moins jusqu'à l'élection d'une nouvelle direction. Le courriel que le président Rachid Hanifi a adressé à Jérôme Poivey, le 29 septembre, est totalement en contradiction avec celui que le secrétariat général du CIO a transmis au CIO à l'issue de la dernière assemblée générale du COA. Tout a été fidèlement mentionné dans le rapport transmis au CIO, deux jours après l'AGO.