Au rythme de l'avancement des travaux, la livraison de ces logements ne sera pas pour demain. Quelque 2684 bénéficiaires de logements LSP, à Draria, attendent depuis plusieurs années la livraison de leur logement. Vu l'allure de l'avancement des travaux qui se sont confinés dans une lenteur déconcertante, les bénéficiaires doivent prendre leur mal en patience. Ainsi les travaux, entrepris par Batigec de Oued Smar, ont accumulé un énorme retard. Sur les lieux, les bâtisses arborent une apparence efflanquée. Hormis les ossatures en béton, qui constituent le gros œuvre, les immeubles sont loin d'être terminés. Le comble du paradoxe est que ces bénéficiaires ont commencé d'ores et déjà à rembourser les prêts qu'ils avaient contractés auprès des banques. «Cette situation s'apparente à mettre la charrue avant les bœufs», ironise un souscripteur, avant d'ajouter : «Nous sommes déjà accablés par les dettes que nous avons contractées pour faire face au premier versement, vient s'ajouter à cela le remboursement des mensualités à la banque.» Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les bénéficiaires doivent rembourser ces mensualités dans les délais qui leur sont impartis. Le moindre retard engendre des pénalités qui viennent s'ajouter au lourd fardeau des dettes. «Cette situation serait tolérable dans la mesure où nous sommes en possession de nos logements, ce qui n'est pas le cas», déplore un père de famille. En dépit de ce retard pénalisant, les souscripteurs affirment que les multiples démarches qu'ils ont menées auprès de Batigec de Oued Smar, afin de trouver une solution à leur problème, n'ont abouti à rien. «Nous avons été reçus par le PDG de Batigec. Ce dernier nous a promis la réception de nos logements au plus tard fin 2013. Cette promesse se heurte malheureusement à la réalité du terrain, car les travaux font du surplace», fulminent-ils. Le projet, qui concerne plusieurs communes de l'Algérois, dont celles de Sidi M'hamed, d'El Biar ou encore d'El Mouradia, avait suscité beaucoup d'enthousiasme chez les citoyens qui ont vu dans cette formule, une solution définitive à leur problème de logement. «Nous avons mis beaucoup d'espoirs dans cette formule, surtout après nous être acquittés des sommes d'argent nécessaires pour l'octroi. Mais cela fait plus de quatre années que nous attendons sans rien voir venir», regrette un bénéficiaire. Ces citoyens, qui sont au nombre de 2684, sont rentrés dans une interminable expectative qui, plus est, est accrue par des situations sociales dramatiques pour la plupart d'entre eux. «En attendant la réception de nos logements, nous sommes contraints de louer avec des baux onéreux. Certains ont été même obligés de vendre les bijoux de leur femme», dira un souscripteur, et de poursuivre : «Cette situation d'attente s'est aussi répercutée négativement sur la santé mentale de certains d'entre nous, qui sont devenus dépressifs. D'autres ont été forcés de divorcer tant leur situation familiale devenait compliquée, faute de logement.»