Les habitants des quartiers menacés par les crues demandent au ministère de tutelle l'ouverture d'une enquête. Le projet entrant dans le cadre de la protection de la ville de Bir El Ater contre les inondations et d'aménagement du grand oued qui la traverse, avait pour objectif de canaliser ses eaux et de prévenir leurs débordements, qui menacent trois grands quartiers: Houari Boumediene, El Kahina et l'ancien quartier où est concentrée une population de plus de 10000 âmes. Les dernières inondations qui ont frappé la région ont mis à nu les carences de ce projet, prétendu «de grande envergure», qui a englouti plus de 700 millions de dinars. Les crues de l'oued en furie ont sévèrement touché une bonne partie de cette région. Un retour à la case départ donc pour ces habitants, qui, à la moindre averse, ont la peur au ventre. Les travaux effectués au niveau de cet ouvrage «à grande échelle» ont été bâclés, estime-t-on, car ils sont loin d'avoir mis un terme aux inondations qui ne cessent de provoquer des dégâts considérables à la commune de Bir El Ater. Le projet en question a été confié à trois entreprises privées, «des entreprises inconnues qui n'ont pas l'expérience et le savoir-faire nécessaires pour réaliser ces gros œuvres», s'indigne un riverain de l'ancien quartier. A ce propos, le directeur du secteur de l'hydraulique, a, lors d'une sortie de travail avec le wali, clairement accusé les habitants de ces quartiers d'être à l'origine de l'effondrement de l'ouvrage d'aménagement de l'oued, en obstruant avec des ordures ménagères et autres déchets, les embouchures de l'oued, provoquant du coup des débordements de la partie extérieure qui n'a pas pu tenir sous la pression des eaux. Des allégations que démentent énergiquement les habitants des quartiers en question, qui ont adressé une pétition au ministre des Ressources en eau, lui demandant l'ouverture d'une enquête concernant ce projet. Nous nous sommes rendu sur les lieux, où nous avons rencontré quelques habitants. Voilà ce que l'un d'eux nous dit, à ce sujet: «Les travaux nous ont semblé bâclés dès le début. Nous avons immédiatement réagi en les interrompant; nous avons ensuite saisi le maître de l'ouvrage et les autorités compétentes, et à leur tête le P/APC de la commune de Bir El Ater.» Et un autre d'ajouter: «Les travaux ont tout de suite repris, mais aucune suite n'a été donnée à notre pétition; voilà le résultat: l'argent de l'Etat jeté par les fenêtres.» Les projets qui relèvent du secteur de l'hydraulique sont souvent contestés dans la wilaya de Tébessa. D'aucuns affirment que les entreprises privées ne sont pas à la hauteur des projets qui leur sont confiés, à commencer par l'étude et le suivi, qui laissent à désirer.