Le nouveau ministre de l'Habitat, Abdelmadjid Tebboune, considère que le rythme des réalisations du programme de logements 2010-2014 est «en deçà» des attentes l La contribution de grandes entreprises étrangères sera ainsi nécessaire pour l'objectif de réaliser 200 000 unités par an. Le coût des programmes de logements location-vente de l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (AADL) est revu à la hausse. «Les programmes AADL seront relancés sous la même forme avec une actualisation, car leur élaboration initiale remonte à une dizaine d'années et les données ont changé depuis, notamment en matière de prix», a déclaré le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune. S'exprimant, jeudi dernier, en marge d'une rencontre avec les représentants des entreprises de réalisation de projets d'habitat, le ministre a assuré que la révision des prix des logements de cette formule est en cours. «Les négociations avec le ministère des Finances ont pris fin hier (mercredi, ndlr) et il a été décidé d'augmenter le prix du logement AADL. Mais cela ne va pas affecter le bénéficiaire», a-t-il ajouté. Assainir les listes des souscripteurs Interrogé sur l'échéance du lancement de ces programmes qui intéressent notamment les personnes ayant des revenus moyens, le ministre a répondu : «Pas encore. Nous sommes en train d'assainir ce qui reste des premiers programmes» (lancés au début des années 2000). Selon l'estimation du ministre, le prix du logement AADL «avoisinerait 3,5 millions de dinars et serait certainement inférieur à 4 millions de dinars». Pour pallier le manque d'assiettes foncières pouvant entraver une relance effective de l'opération, M. Tebboune a fait savoir que les walis ont été mobilisés pour recenser les terrains appropriés pour la construction de logements AADL. Les programmes AADL, a-t-il dit, seront ouverts à tous les citoyens intéressés, y compris les souscripteurs aux programmes des années 2001 et 2002 qui n'ont pas encore obtenu de logement avec cette formule ou avec d'autres. Relevant que la réalisation de quelque 150 000 logements AADL sera lancée avant la fin de l'année, M. Tebboune a précisé que le choix des entreprises chargées de leur réalisation de est en cours. Concernant la participation étrangère dans la réalisation de ces programmes, il a fait savoir que des délégations, notamment espagnoles, portugaises, françaises et italiennes, viendront prochainement en Algérie pour examiner avec les pouvoirs publics les voies et moyens de développer des partenariats mutuellement bénéfiques dans le domaine de l'habitat. A une question sur le nombre de logements déjà réalisés, le ministre a indiqué que 101 000 unités ont été construites, dont 38 000 achevées à 100%. Soutenir le rythme de la construction Sur le plan des capacités de réalisation, le ministre a appelé les entreprises en charge de projets d'habitat à se regrouper afin de renforcer leurs parts de marché et développer leurs capacités de production : «En vous regroupant, vous allez pouvoir améliorer vos parts de marché et vos capacités de réalisation. Cela nous permettra aussi de mieux vous encadrer.» Il a précisé, dans ce sillage, que les entreprises nationales, publiques et privées, dotées de moyens humains et matériels considérables, ne constituaient qu'une minorité, déplorant, par ailleurs, le fait que certaines firmes utilisent encore des «outils artisanaux» pour réaliser des projets importants. «Ceux qui ont confiance en l'avenir de leur pays investissent», a-t-il estimé, ajoutant que l'accès des jeunes entrepreneurs au marché reste «une priorité pour les pouvoirs publics». M. Tebboune considère que le rythme de construction de logements inscrits dans le programme quinquennal 2010-2014 reste «en deçà des attentes». Le nombre de logements réalisés annuellement ne dépasse pas 80 000 à 85 000, alors qu'il devrait être de 200 000 unités/an pour parvenir à construire 2 millions de logements d'ici fin 2014, a-t-il relevé. M. Tebboune estime qu'il est nécessaire de faire appel à des entreprises étrangères pour soutenir le rythme des réalisations. Cette participation étrangère «sera complémentaire» aux capacités de l'outil national et «non pas prioritaire». L'Etat, a-t-il dit, encourage le partenariat qu'il soit entre entreprises nationales ou avec des étrangers jouissant du savoir-faire et de moyens importants de réalisation.