Afin de satisfaire une demande grandissante sur le marché interne des produits tabagiques, la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) a entrepris récemment la mise en œuvre d'un important plan de développement, prévoyant notamment de nouveaux investissements pour un montant global de quelque 6 milliards de dinars. Pas de projets de partenariat ou de joint-venture à l'ordre du jour, mais un plan de modernisation de l'outil de production en vue d'en améliorer les rendements, nous a affirmé le président du directoire de la SNTA, Ahmed Madjour : «Nous ciblons un accroissement de nos capacités de production à hauteur de 21% car l'offre sur le marché, bien que déjà importante, demeure encore inférieure à la demande.» De fait, ajoute-t-il, «tous nos agrégats sont en nette amélioration ; la production a augmenté de 24,45% en 2011 par rapport à 2010, le chiffre d'affaires en hors taxe est passé de plus de 20,4 à 25,7 milliards de dinars, tandis que le résultat net a grimpé de plus de 54%, passant ainsi de quelque 8 à plus de 13 milliards de dinars sur la même période». Aussi, la SNTA, qui figure parmi les principaux pourvoyeurs d'impôts au vu des multiples taxes applicables aux produits tabagiques, a versé au Trésor public près de 37 milliards de dinars de recettes fiscales au titre de l'exercice 2011. Leader de l'industrie des tabacs en Algérie, où sont également présents la British American Tobacco (BAT) et la Société algéro-émiratie de tabac (STAEM) dont elle est aussi actionnaire à 49%, la SNTA, nous dit son premier responsable, n'est toutefois plus en position dominante sur le marché local, dès lors que «les consommateurs algériens achètent de plus en plus les marques de cigarettes étrangères». Contrefaçon et contrebande La présence d'entreprises étrangères qui commercialisent des marques internationales de cigarettes sur le marché local a grandement contribué à juguler les phénomènes de la contrefaçon et de la contrebande, souligne Ahmed Madjour. «Par rapport aux années précédentes (de 2004 à 2005) où l'on subissait gravement la contrefaçon et la contrebande de cigarettes à tel point qu'elles pouvaient peser jusqu'à 40% du marché local, aujourd'hui, affirme un membre du directoire de la SNTA, le poids de ces phénomènes est réellement minime et touche uniquement une seule marque étrangère, non commercialisée officiellement en Algérie, à savoir les cigarettes American Legend.» Pour les marques de cigarettes locales, c'est-à-dire celles produites par la SNTA, ajoute le même responsable, «la contrefaçon n'existe pratiquement plus». Par contre, révèle-t-il, «le marché national regorge actuellement de marques contrefaites de tabacs à chiquer, alors que légalement, seule la SNTA est habiliter à fabriquer et commercialiser ce type de produits». Il y a une vingtaine de marques illégales de chique, qui sont pourtant «commercialisées régulièrement sur le marché au vu et au su de tout le monde», avancent les responsables de la SNTA.