Sur les 6000 malades qui se sont présentés en 2011 pour des séances de radiothérapie, 1500 seulement ont été pris en charge. Le cancer thoracique est d'un point de vue épidémiologique le premier cancer de l'homme en Algérie avec un taux pour 100 000 habitants qui avoisine les 40%. Cette lourde maladie représente la première cause de mortalité par cancer chez l'homme. Son pronostic est sombre avec une survie à 5 ans estimée à moins de 10% du fait d'un diagnostic tardif est d'une chimiothérapie assez décevante. Ces chiffres qui interpellent plus d'un ont été largement débattus lors des 8èmes journées internationales de cancérologie de Constantine, organisées du 12 au 14 du mois en cours au palais de la culture Malek Haddad par la société algérienne d'oncologie médicale en collaboration avec la faculté de médecine de Constantine et le CHU Benbadis. Ainsi, durant trois jours, une trentaine de spécialistes, entre oncologues, radiologues et chirurgiens venus des quatre coins du pays, de France, de Serbie, des Etats-Unis, de Jordanie et de Belgique se sont relayés pour explorer quelques grands chapitres incontournables de la problématique du cancer thoracique dont la pose de diagnostic, l'épidémiologie, la prévention, le dépistage, les thérapies ciblées mais surtout la prise en charge thérapeutique. Sur ce point précis, le Pr. Djemaâ, chef du service de radiothérapie du centre anticancer du CHU de Constantine, nous a confié que le problème de la prise en charge des malades cancéreux au niveau du CHU Benbadis se pose toujours avec la même acuité malgré les promesses de la tutelle d'y remédier. «Sur les 6000 malades qui se sont présentés en 2011 pour des séances de radiothérapie, 1500 seulement ont été pris en charge par notre service. Trois accélérateurs ont été pourtant réceptionnés par le CHU mais, pour des considérations purement bureaucratiques, ces derniers n'ont pas été encore installés. Nous subissons des contraintes énormes en matière de consultation des malades mais aussi en termes d'hospitalisation. Les travaux tant attendus d'extension du service de radiothérapie s'éternisent d'autre part alors que nous renvoyons chaque jour des dizaines de malades «mourir chez eux» faute de moyens adéquats pour leur prise en charge.», affirme-t-elle. Le président de la société algérienne d'oncologie, le Pr. Bouzid, abonde dans le même sens et déplore pour sa part que les trois centres anti-cancer de Annaba, Sétif et Batna ne sont toujours pas opérationnels alors que ces structures pourraient être d'un apport considérable pour la prise en charge des malades cancéreux des villes de l'Est algérien. Et de citer en exemple le CAC de Annaba qui est fin prêt pour accueillir les malades mais, faute de médecins spécialistes, il n'est toujours pas fonctionnel. Pour sa part, le Pr. Bensalem du service d'oncologie du CHU Benbadis, et présidente du comité d'organisation de ces journées, s'est voulue, sur un autre plan, rassurante, affirmant que les médicaments pour cancéreux sont désormais disponibles au niveau du CHU Benbadis, malgré quelques ruptures «gérables».