Le quartier tentaculaire de Djenane Teffah accuse un retard flagrant en matière d'aménagement urbain et de viabilisation, conséquence d'une attribution à la chaîne de lots de terrain destinés à la construction de maisons privées et celles bâties dans le cadre de coopératives immobilières. Une décennie après cette gabégie programmée, la cité offre au visiteur un décor hideux, des constructions sans âme et une foultitude de problèmes qui affectent l'environnement immédiat des citoyens. Lesquels citoyens ont pris attache avec El Watan pour dénoncer des anomalies existantes dans le réseau AEP et les canalisations des eaux usées ainsi que des défaillances dans l'installation des avaloirs à l'origine de plusieurs désagréments, notamment pendant l'hiver. La disparition de quelques trottoirs figurant pourtant sur le plan de masse au profit de quelques constructeurs de maisons ou au contraire l'existence de trottoirs qui dépassent de très loin les normes requises pour servir plus tard « certains arrangements », expliquent on ne peut mieux l'anarchie qui a caractérisé l'apparition, il y a plus d'une décennie, de ce quartier. Notons par la même occasion, l'existence, dix ans après, de situations litigieuses dues à l'attribution de lots dont la propriété est toujours contestée par plusieurs copropriétaires à cause d'espaces cédés en sus du mètre carré réglementaire ou carrément de terrains réclamés jusqu'à ce jour par d'autres bénéficiaires, documents à l'appui. Djenane Teffah, c'est aussi l'absence de plusieurs commodités et des espaces verts, la couleur fade de la majorité des constructions, la gadoue, les odeurs pestilentielles émanant des caves et des monticules de détritus jonchant le sol à longueur d'année, le manque d'aires de jeux et un éclairage public qui fait défaut dans un quartier où le risque de vols par effraction est permanent et où les agressions et menaces à l'arme blanche sont devenues monnaie courante. Le passage assez fréquent de quelques hordes de marginaux et certains adeptes de Bacchus, qui y ont élu domicile, rendent impossibles les sorties des familles qui y habitent, ne serait-ce que pour un bol d'air. Un quartier à prendre en charge.